tag:blogger.com,1999:blog-75272041260085674202024-02-07T22:13:24.213+01:00LNAGLOBALLe Nouvel Âne - édition en ligneUnknownnoreply@blogger.comBlogger15125tag:blogger.com,1999:blog-7527204126008567420.post-36816685314790261542010-02-11T21:01:00.001+01:002010-02-11T21:03:56.967+01:00Création de Radio-aRadio-a est une webradio orientée par la psychanalyse, créée par des membres de l'Envers de Paris et de l'Association Cause Freudienne. Le tout venant est invité, à venir parler à partir de thèmes qui intéresse les psychanalystes. C'est le "sens de l'extimité", formule de JA Miller dans le magazine le point, qui est sollicité dans ces entretiens, c'est à dire le rapport de chacun à son authenticité. Dans le même temps, au travers de ses nombreuses rubriques, Radio-a diffuse les débats et les discussions, lorsque les psychanalystes choisissent d'aller à la rencontre de leur propre hors-champ. Voix, regard, et lettre composent le site de radio-a dont la ligne éditoriale est : " Au-delà des semblants, embrouille et savoir-y-faire". <br />
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Eminemment politique, donc.<br />
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<a href="http://www.radio-a.com/">http://www.radio-a.com/</a>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7527204126008567420.post-76981389441268658162010-01-25T15:48:00.001+01:002010-01-25T16:27:20.009+01:00LNA 10 vient de paraître<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhi6ulYdDg086Lo0NlYgKxf5c4_M8jsBDkmBnRJHCxjrqVNc2GLAPfGqj-DEZcdOVoom-jg2Ki_ZvYSFxdHsxbdG4BOOu1hYViVYHCZP6IzSbkfyp6suKh4WVQwmL5YS2k72A1DTcADTvcy/s1600-h/LNA10-1.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhi6ulYdDg086Lo0NlYgKxf5c4_M8jsBDkmBnRJHCxjrqVNc2GLAPfGqj-DEZcdOVoom-jg2Ki_ZvYSFxdHsxbdG4BOOu1hYViVYHCZP6IzSbkfyp6suKh4WVQwmL5YS2k72A1DTcADTvcy/s320/LNA10-1.jpg" /></a><br />
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et dans toutes les bonnes librairies</span>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7527204126008567420.post-7877468210037141332010-01-25T15:00:00.002+01:002010-01-25T16:33:22.258+01:00Ultimate fight, Par Anaëlle Lebovits<span lang="FR"><o:p></o:p></span> <br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 1cm;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMy5X-b_kakJ5V7DHTjI-JBdG8Yv4CYUdxDFV4xsF0UeKc47WOWJyQO00vdjEiP_3YcMaSbEroF6XXJTXtuDMsmaLrbx6s2N6pToz__dU14As-ehyphenhyphenwPo3i46nCMa3oYEhCtcQ8kLBy4XH0/s1600-h/Anaelle.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMy5X-b_kakJ5V7DHTjI-JBdG8Yv4CYUdxDFV4xsF0UeKc47WOWJyQO00vdjEiP_3YcMaSbEroF6XXJTXtuDMsmaLrbx6s2N6pToz__dU14As-ehyphenhyphenwPo3i46nCMa3oYEhCtcQ8kLBy4XH0/s320/Anaelle.jpg" /></a><b><span lang="FR">L’évaluation les a tués</span></b><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 1cm;"><span lang="FR">Le « management par le stress » appuyé sur l’évaluation, la quantification et le comportementalisme a montré ses effets. On ignore si les employés rompus à ces méthodes sont aujourd’hui plus rentables qu’autrefois – on peut en douter –, mais on sait en revanche, qu’ils dépérissent. Yonnel Dervin vient de faire paraître <i>Ils m’ont détruit ! Le rouleau compresseur de France Télécom</i>. Il n’est pas seul à dire les humiliations et vexations qu’inflige le management « rationnel » auquel cèdent trop d’entreprises de l’hexagone. Car comment procède-t-il, ce management ? Pour réduire les coûts de production, il entend réduire les salariés au seul comportement pour lesquels ils sont rémunérés. Ce que la machine ne peut faire, des hommes le font, mais si possible comme des machines.<b> </b>Tout ce qui distingue l’humain du robot programmé pour exécuter sa tâche est ainsi abrasé, éradiqué, interdit. Désubjectiver l’employé pour plus de rentabilité, voilà le programme des réjouissances. À ce titre et en toute logique, ce qui les distingue les uns des autres – leurs sentiments, leur histoire, leurs conceptions, leurs émotions – n’a plus droit de cité au travail. Pour un manager en quête de rentabilité, un employé se réduit au maillon interchangeable d’une chaîne de production. La disparition pure et simple de la scène dont s’éjectent les suicidés interprète le discours managérial. « Tu peux me remplacer, eh bien, vas-y, remplace-moi », dit le mort, d’entre les morts.</span><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 1cm;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 1cm;"><b><span lang="FR">L’expertise les tue à nouveau<o:p></o:p></span></b><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 1cm;"><span lang="FR">Malgré ce dont témoignent les rescapés (ceux qui se sont ratés), certains de nos contemporains, des savants, expliquent tout autrement l’épidémie de suicides qui frappe notre époque : ceux qui se tuent auraient rencontré un risque « bio-psycho-social », la mort qu’ils se donnent est le résultat d’une série de causes extérieures au sujet<a href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=7527204126008567420#_edn1" name="_ednref1" title=""><span lang="FR" style="font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 12pt;">[i]</span></a>. <b><span style="color: black; font-weight: normal;">Disons-le, </span></b>l’expert en santé mentale ne traite pas mieux ici le sujet que le manager qui l’a acculé au suicide. Pas plus que lui, il n’envisage le suicidé comme un sujet s’étant donné la mort, mais comme un être désubjectivé qui a été extérieurement déterminé à procéder de la sorte. Nulle subjectivité à l’œuvre, nul choix, fut-il forcé, ne préside à l’acte funeste. Mort pour rompre avec la désubjectivation dont il est l’objet, sa mort même est désubjectivée. Une fois mort, on entend continuer à le déresponsabiliser. Sous le coup du regard de l’expert, le suicidé meurt une seconde fois. Le discours des experts donne bel et bien raison au discours managérial : si un homme n’est que la somme des facteurs qui le déterminent – facteurs bio, psy, et social – alors, oui, il est éducable, réductible au travail de la machine, et programmable comme elle. Et alors, ce n’est pas un sujet qui meurt avec le salarié, mais la somme des déterminations qui le constituent.</span><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 1cm;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 1cm;"><b><span lang="FR">Avec La Boétie et Lacan</span></b><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 1cm;"><span lang="FR">Je ne cesse, moi, de m’étonner du tragique succès de cette tyrannie qu’exerce l’évaluation sur les salariés de France. En se tuant, le salarié joue pourtant sa partie. Au moment même où il s’y soustrait et lui échappe définitivement, il cède au discours managérial, s’immole sur l’autel de l’évaluation. Le salarié brisé révèle avoir adopté l’œil de l’évaluateur pour lequel il n’était jamais assez performant. Déprimé, il se mire de son regard dépréciateur. Les condamnations dont il était l’objet se muent en auto-condamnations. Seul un sujet peut consentir à ce qui lui fait du tort, épouser les vues de son bourreau.</span><span lang="FR" style="font-family: "Helvetica","sans-serif"; font-size: 13pt;"> </span><span lang="FR">« Les bêtes […] ne se peuvent accoutumer à servir, qu’avec protestation d’un désir contraire », notait La Boétie il y a cinq siècles. Au moment où il consent à la demande qui lui est faite de se déposséder de son humanité, dans et par ce consentement même, il fait signe d’une subjectivité. « Le suicide est le seul acte qui puisse réussir sans ratage, indique Lacan. Si personne n’en sait rien, c’est qu’il procède du parti pris de ne rien savoir ». Le suicide est donc une réponse, une réponse silencieuse certes, mais une réponse tout de même. Une seule voie peut redonner dignité et fierté à ceux de nos contemporains qui perdent le nord sous la férule de l’évaluation : s’aviser que le tyran ne prospère que d’un certain consentement, que seule une servitude volontaire lui permet de rester aux commandes. Le tyran a une tête. Il faut la lui couper. Prendre en considération la dimension de la servitude volontaire, c’est dire que derrière chaque salarié, chaque évalué et rééduqué de France, il y a bel et bien un sujet.</span><br />
</div><div><span style="font-size: small;"><br />
</span><br />
<hr align="left" size="1" width="33%" /><div id="edn1"><div class="MsoEndnoteText" style="text-align: justify;"><span style="font-size: small;"><a href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=7527204126008567420#_ednref1" name="_edn1" title=""><span lang="FR"><span lang="FR" style="font-family: "Times New Roman","serif";">[i]</span></span></a></span><span lang="FR" style="font-size: 10pt;"><span style="font-size: small;"> <i>Cf.</i> l’éloquent schéma p. 77 de <i>La santé mentale, l’affaire de tous. Pour une approche cohérente de la qualité de la vie</i>, rapport récemment remis à </span><span style="color: black; font-size: small;">Nathalie Kosciusko-Morizet, <b><span style="font-weight: normal;">par</span></b></span> Viviane Kovess & Co<span style="font-size: small;"><b><span style="color: black; font-weight: normal;">.</span></b></span><o:p></o:p></span><br />
</div></div></div>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7527204126008567420.post-38641534984496362332010-01-25T14:53:00.001+01:002010-01-25T16:55:35.100+01:00Monique Seguin et l’autopsie psychologique, par Anne Béraud<b><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman","serif";"><o:p></o:p></span></b> <br />
<div align="right" class="MsoNormal" style="text-align: right;"><b><span lang="FR" style="color: black; font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 10pt;"> Tu verras ce que l’on gagne à vouloir vivre libre. » <o:p></o:p></span></b><br />
</div><div align="right" class="MsoNormal" style="text-align: right;"><b><span lang="FR" style="color: black; font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 10pt;">Alphonse Daudet, <i>La chèvre de Monsieur Seguin<o:p></o:p></i></span></b><br />
</div><div align="right" class="MsoNormal" style="text-align: right;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><b><span lang="FR-CA">Une experte en suicides</span></b><b><i><span lang="FR" style="color: black; font-family: "Times New Roman","serif"; font-size: 10pt;"><o:p></o:p></span></i></b><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman","serif";">Spécialiste du suicide, Monique Seguin jouit au Canada d’une grande reconnaissance. Elle a reçu de nombreux prix. À ce titre, elle est membre d</span><span lang="FR" style="font-family: "Times New Roman","serif";">’</span><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman","serif";">une expertise sur le suicide dirigée par l</span><span lang="FR" style="font-family: "Times New Roman","serif";">’</span><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman","serif";">Institut national de la santé et de la recherche médicale en France. Ph.D. en psychologie, Monique Seguin est professeur de psychologie à l’Université du Québec en Outaouais, membre du Centre de recherche et d’intervention sur le suicide et l’euthanasie de l’Université du Québec à Montréal, directrice du Laboratoire d’étude sur le suicide au Centre Fernand-Seguin à l’hôpital Lafontaine (Montréal), collaboratrice au Groupe McGill d’études sur le suicide qui travaille sur les « facteurs de risque associés aux comportements suicidaires et aux maladies qui lui sont reliées comme la dépression » à partir du tissu cérébral, du génome, des facteurs cliniques et sociaux.<o:p></o:p></span><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman","serif";">Monique Seguin s’interroge sur le lien entre les séparations précoces, les difficultés relationnelles, les problèmes de santé mentale et le suicide. « L’enjeu consiste à identifier les combinaisons d’événements qui placent les individus à risques de psychopathologie et de passage à l’acte suicidaire. » Elle a réalisé une étude en 2002-2003 pour le gouvernement du Nouveau-Brunswick (Canada) dans laquelle elle établit le profil des personnes susceptibles de mettre fin à leurs jours.<o:p></o:p></span><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><b><span lang="FR-CA">Dans le secret des cadavres</span></b><b><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman","serif";"><o:p></o:p></span></b><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman","serif";">Son étude est présentée dans le rapport de l’Inserm 2008 en vue de donner les « lignes directrices pour l</span><span lang="FR" style="font-family: "Times New Roman","serif";">’</span><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman","serif";">application de l</span><span lang="FR" style="font-family: "Times New Roman","serif";">’</span><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman","serif";">autopsie psychologique en recherche ». Se fiant à l’étude menée au Nouveau-Brunswick, elle évalue le coût d’une telle étude en France à 320 000 euros.<o:p></o:p></span><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman","serif";">Ses recherches reposent sur l</span><span lang="FR" style="font-family: "Times New Roman","serif";">’</span><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman","serif";">autopsie psychologique, c’est-à-dire l’étude <i>post mortem</i> du suicidé. Elle procède d’une part à une enquête médico-légale sur la cause du décès (consultation des médecins légistes et policiers, des dossiers juridiques et médicaux) et d’autre part, à des entretiens auprès des proches du suicidé afin de poser un diagnostic fondé sur le <span style="font-variant: small-caps;">dsm-iv</span> et de retracer sa trajectoire de vie. Elle<span style="color: black;"> a mis au point un graphique illustrant cette trajectoire de vie et</span> révèle <span style="color: black;">que 94 % « des suicidés présentaient des troubles mentaux et 40 % des troubles de la personnalité au moment du passage à l</span></span><span lang="FR" style="color: black; font-family: "Times New Roman","serif";">’</span><span lang="FR-CA" style="color: black; font-family: "Times New Roman","serif";">acte » (</span><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman","serif";">anxiété, troubles de l</span><span lang="FR" style="font-family: "Times New Roman","serif";">’</span><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman","serif";">humeur, psychose, dépendance à l</span><span lang="FR" style="font-family: "Times New Roman","serif";">’</span><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman","serif";">alcool ou au jeu). <span style="color: black;">Son objectif est de réduire l’écart entre les services reçus et les services requis. Afin d’inciter la population à intervenir avec une personne suicidaire, elle promeut « une campagne promotionnelle qui cible ces comportements ». Elle recommande aussi des politiques proactives « visant à impliquer les services de santé mentale et de toxicomanies, psychosociaux et médicaux, les systèmes judiciaires et policiers pour l</span></span><span lang="FR" style="color: black; font-family: "Times New Roman","serif";">’</span><span lang="FR-CA" style="color: black; font-family: "Times New Roman","serif";">établissement de protocoles régionaux afin d</span><span lang="FR" style="color: black; font-family: "Times New Roman","serif";">’</span><span lang="FR-CA" style="color: black; font-family: "Times New Roman","serif";">assurer la coordination par la présence d</span><span lang="FR" style="color: black; font-family: "Times New Roman","serif";">’</span><span lang="FR-CA" style="color: black; font-family: "Times New Roman","serif";">intervenants pivots ». </span><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman","serif";">Son domaine d</span><span lang="FR" style="font-family: "Times New Roman","serif";">’</span><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman","serif";">intervention s</span><span lang="FR" style="font-family: "Times New Roman","serif";">’</span><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman","serif";">est élargi aux milieux scolaires et de travail. Ses objectifs visent à diminuer le niveau de stress et l</span><span lang="FR" style="font-family: "Times New Roman","serif";">’</span><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman","serif";">impact de la crise, à favoriser le processus de deuil, afin d</span><span lang="FR" style="font-family: "Times New Roman","serif";">’</span><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman","serif";">éviter la contagion et ainsi prévenir d</span><span lang="FR" style="font-family: "Times New Roman","serif";">’</span><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman","serif";">éventuels suicides. »<o:p></o:p></span><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><b><span lang="FR-CA">De la prévention à la contagion suicidaire</span></b><b><span lang="FR-CA" style="font-family: "Times New Roman","serif";"><o:p></o:p></span></b><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span lang="FR-CA" style="color: black; font-family: "Times New Roman","serif";">L’autopsie psychologique réalisée sur des morts vise à dresser le portrait robot du suicidé. À prélever son tissu cérébral, à tracer sa trajectoire de vie, elle espère attraper les causes du suicide afin de les prévenir en cernant la population à risque. En voulant traiter un problème, les politiques en santé mentale en renforcent le signifiant maître et le phénomène de « contagion ». Les sujets étiquetés comme suicidaires ne sont plus écoutés qu’à ce titre. S’ils veulent obtenir des services sociaux et psychologiques, ils doivent s’identifier dans cette catégorie. Réduire le suicide à un niveau sociétal comporte ainsi le risque de déclencher un phénomène inverse de celui recherché.</span><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><br />
</div>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7527204126008567420.post-28900461492689407952010-01-25T14:38:00.003+01:002010-01-25T16:42:51.787+01:00OPA des TCC sur le marché du stress, par Alice Delarue [LNA10]<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLbdQo1CO1F_djkZUMChVuKS_zq3STqwEK4PPYSyikZSti2mjVPbFfPrV4eWNk-fDAEEsWg7JA115seTnsimc752yM59szEKZS-w1s6PxYRxYao4c4_p-RA5stftkw9IR6JNR0VbA9WgEa/s1600-h/Alice.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLbdQo1CO1F_djkZUMChVuKS_zq3STqwEK4PPYSyikZSti2mjVPbFfPrV4eWNk-fDAEEsWg7JA115seTnsimc752yM59szEKZS-w1s6PxYRxYao4c4_p-RA5stftkw9IR6JNR0VbA9WgEa/s320/Alice.jpg" /></a><br />
</div><b><span lang="FR"><o:p></o:p></span></b> <br />
<div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><b><span lang="FR">Rush sur le stress au travail<o:p></o:p></span></b><br />
</div><div style="margin: 0cm 0cm 0.0001pt; text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span lang="FR">Octobre 2009. Suite à la vague de suicides qui a touché France Télécom, le ministre du Travail somme les grandes entreprises d’engager des négociations internes sur le stress au travail d’ici à février 2010. L’ouverture de la chasse a sonné pour les cabinets de gestion des « risques psychosociaux » qui se disputent un marché juteux au milieu d’entreprises aux abois, pressées de démontrer leur activisme en matière de prévention.</span><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span lang="FR">Sur la ligne de départ, les mieux placés sont ceux qui ont les faveurs de la Direction générale du travail et des directions d’entreprises, en l’occurrence les cabinets d’orientation cognitivo-comportementaliste comme Technologia, ou encore Stimulus. Son directeur, Patrick Légeron, est l’auteur d’un rapport sur les risques psychosociaux commandé par le ministère. Après avoir infiltré la santé, l’éducation, et bien d’autres domaines, les <span style="font-variant: small-caps;">tcc</span> s’attaquent maintenant à la prévention du stress au travail.</span><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><b><span lang="FR">Une affinité naturelle<o:p></o:p></span></b><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span lang="FR">Lorsque l’on regarde d’un peu plus près l’histoire de ces officines du stress, on s’aperçoit qu’il s’agit pour la plupart de cabinets classiques de formation et de gestion des ressources humaines, spécialisés dans le conseil en management, notamment dans la gestion des plans sociaux et récemment réorientés dans la prévention des risques psychosociaux – nouveau marché porteur en ces temps de faible recrutement – en s’adjoignant des experts psychiatres, généralement técécéistes. La boucle est bouclée : le comportementalisme s’était, par une affinité naturelle avec le taylorisme, implanté dans les usines américaines afin d’augmenter la productivité des ouvriers<a href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=7527204126008567420#_edn1" name="_ednref1" title="">1</a> – et c’est très logiquement que cette alliance, devenue celle du management et des <span style="font-variant: small-caps;">tcc</span>, avait perduré après le tournant gestionnaire des années 80 –, le voilà maintenant intronisé expert <i>es</i> stress. Or, le moins qu’on puisse dire est qu’ils n’ont jusqu’ici pas combattu les causes premières de la souffrance au travail, à savoir le management par le stress, considéré comme facteur de motivation<a href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=7527204126008567420#_edn2" name="_ednref2" title=""><sup>2</sup></a>, et l’évaluation individualisée par objectifs, faite pour « tirer » l’individu vers le haut et le pousser à s’améliorer en permanence. Stimulus est ainsi intervenu, il y a quelques années, chez <span style="font-variant: small-caps;">ibm</span> ou France Télécom pour prévenir le stress, sans que soient remises en cause les méthodes très contestées d’évaluation dites de « direction participative par objectif », importées des <span style="font-variant: small-caps;">usa</span> dans les années 80.</span><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><b><span lang="FR">Soigner le mal par le mal<o:p></o:p></span></b><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span lang="FR">Ce sont donc les mêmes experts qui interviennent avant et après pour traiter ce qui a échappé et échappera toujours à leurs statistiques et questionnaires, la souffrance des salariés, rebaptisée « risque psychosocial »<span style="color: #00b050;"> </span>pour l’individualiser et évacuer l’idée qu’elle pourrait être liée à l’organisation du travail. Un consultant de l’Ifas le dit clairement : « On ne mesure pas les facteurs de stress car ça crée des revendications syndicales auxquelles les directions ne savent pas répondre. Notre job consiste à agir, à contrainte égale, sur les comportements. Car l’instance de régulation du stress, c’est le management »<a href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=7527204126008567420#_edn3" name="_ednref3" title="">3</a>.</span><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span lang="FR">Pour les tenants des <span style="font-variant: small-caps;">tcc</span>, le stress est un trouble comportemental, une faute d’apprentissage, voire une faiblesse biologique. Leurs programmes sont donc centrés sur sa gestion, au moyen de techniques de relaxation ou de coaching, qui visent à ce que le salarié développe sa confiance en lui, ses compétences à supporter les tensions. Bref, à ce qu’il ajuste ses comportements à la situation. La mise en place d’une ligne d’écoute et la formation des managers au repérage des risques suicidaires complètent habituellement le dispositif.</span><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 35.45pt;"><span lang="FR">Le management étant en partie fondé sur l’emprise individuelle, il s’agit pour les entreprises d’escamoter la dimension collective qui pourrait conduire à des mouvements sociaux. Point de convergence avec les officines <span style="font-variant: small-caps;">tcc</span> (Stimulus précise ainsi que ses formations « tiennent compte du contexte et des objectifs et respectent la culture et l’organisation de l’entreprise »). L’alliance est bel et bien consommée, <span style="font-variant: small-caps;">cqfd</span>.</span><br />
</div><div><br />
<hr align="left" size="1" width="33%" /><div id="edn1"><div class="MsoEndnoteText" style="text-align: justify;"><a href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=7527204126008567420#_ednref1" name="_edn1" title=""><span lang="FR">1</span></a><span lang="FR"> <i>Cf.</i> Agnès Aflalo, « L’évaluation : un nouveau scientisme », <i>Cités</i>, n° 37, 2009, p. 79-89.</span><br />
</div></div><div id="edn2"><div class="MsoEndnoteText" style="text-align: justify;"><a href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=7527204126008567420#_ednref2" name="_edn2" title=""><span lang="FR">2</span></a><span lang="FR"> Comme le dit Richard Thibodeau, consultant <span style="font-variant: small-caps;">tcc</span> : « créer un environnement qui supporte le stress positif en éliminant le stress négatif permet d’optimiser le rendement de votre ressource la plus importante : la ressource humaine », http://www.croyancesdebase.com/travail.htm</span><br />
</div></div><div id="edn3"><div class="MsoEndnoteText" style="text-align: justify;"><a href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=7527204126008567420#_ednref3" name="_edn3" title=""><span lang="FR">3</span></a><span lang="FR"> http://www.wk-rh.fr/actualites/detail/4856/le-stress-fait-le-bonheur-des-consultants.html</span><br />
</div></div></div>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7527204126008567420.post-33399651347778660452010-01-25T10:00:00.001+01:002010-01-25T21:35:34.646+01:00LNA 10 - Rédaction, Collaboration, Direction, Edition, ContactsLNA • LE NOUVEL ÂNE • NUMÉRO 10 LNA • LE NOUVEL ÂNE • NUMÉRO 10 <br />
La rédaction de ce numéro a été assurée par l’équipe de la revue Le Diable probablement <br />
<br />
RÉDACTION <br />
Alice Delarue, Benoît Delarue, Deborah Gutermann-Jacquet, Quentin Heerman, Anaëlle Lebovits (directrice), Joachim Lebovits, Lena Mangold, Caroline Pauthe-Leduc, Julien Pauthe, Aurélie Pfauwadel <br />
<br />
COLLABORATION <br />
Agnès Aflalo, Anne Béraud, Francesca Biagi-Chai, Guy Briole, Charles-Henri Crochet, Pascale Fari, Nathalie Jaudel, Clotilde Leguil, Jean-Claude Maleval, Jacques-Alain Miller, Pierre Sidon<br />
<br />
DIRECTION <br />
Directrice internationale Judith Miller <br />
Directrice de la diffusion Anne Ganivet-Poumellec <br />
Directrice des Forums Carole Dewambrechies-La Sagna <br />
Directrice de l’association les amis de LNA Lilia Mahjoub <br />
Directeur Jacques-Alain Miller <br />
Directrice adj. de la publication Agnès Aflalo <br />
Directeur du site Dominique Holvoet <br />
Accords spéciaux avec Lacanian ink (New York) <br />
<br />
ÉDITION <br />
Maquette atelier patrix 75006 Paris <br />
Éditeur Navarin navarinediteur@gmail.com 9, rue Duguay-Trouin 75006 Paris <br />
Secrétaire général Jean-Loup Morin <br />
Directeur de la publication J.-A. Miller <br />
ISSN 1765-1530 Tirage 10 000 exemplaires Toutes photos et documents DR <br />
<br />
CONTACTS <br />
JAM jam@lacanian.net 74, rue d’Assas 75006 Paris <br />
Agnès Aflalo agnes.aflalo@wanadoo.fr 10, rue du Four 75006 Paris tél. 06 08 07 28 12 <br />
Carole Dewambrechies-La Sagna cdls@wanadoo.fr 15, place Charles-Gruet 33000 Bordeaux <br />
Anne Debruyne-Ganivet annedg@wanadoo.fr 9, rue Duguay-Trouin 75006 Paris tél-fax 01 45 81 23 19 <br />
Pascale Fari pfari@bbox.fr • Judith Miller judithm@champfreudien.org <br />
Lilia Mahjoub lmahjoub@wanadoo.fr • Dominique Holvoet www.lnaglobal.orgUnknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7527204126008567420.post-26131223930494798342010-01-19T20:51:00.001+01:002010-01-19T20:55:46.557+01:00L’éditorial d’Agnès Aflalo [LNA 10]<div style="color: #990000;"><b><span style="font-size: large;">Boiter n’est pas un péché </span></b><br />
</div><b>La science et le capitalisme </b>sont unis pour le meilleur et pour le pire depuis leur avènement. Mais, c’est après la Seconde Guerre, au Japon, qu’ils ont enfanté le monstre de l’évaluation. Elle s’est ensuite répandue comme une traînée de poudre dans le monde grâce aux adeptes des TCC. Ils rêvent, en effet, de traiter le personnel de l’usine comme les moteurs qu’ils fabriquent pour améliorer la productivité. La culture de l’évaluation repose sur l’idée simple qu’il n’y a presque pas de différence entre l’humain et l’objet. Simple question de qualité à chiffrer. La qualité est alors devenue le maître-mot au nom duquel la traque des vivants a commencé, car la qualité, qui fait la différence, c’est la vie elle-même. <br />
•<br />
L’évaluation – avec sa culture du tout chiffrable – n’est pas seulement rebelle à la vie, elle la pourchasse jusqu’à la mort. D’abord, elle supprime la parole et la remplace par des questionnaires à cocher. Puis, elle traque la libido avec des calculs loufoques qui prétendent venir à bout de son opacité pourtant irréductible et paralysent ainsi le mouvement même qui anime chaque vivant. Stigmatiser l’activité « en trop », à rééduquer, n’est que la partie visible de la machine de chiffrage qui mortifie chaque vivant au nom de la quantité. Enfin, l’évaluation accélère la dématérialisation du lien social à coup de télé- transmissions en tout genre. Privé de parole, de possibilité de mouvement, et amputé du corps à corps salvateur, le malaise cristallise en désespoir conduisant au suicide. Du jardin d’enfants aux maisons de retraite, pas un citoyen n’échappe aux faux prophètes de l’évaluation. Aucune autre culture ne produit autant de morts en temps de paix.<br />
• <br />
En cinquante ans, la culture de l’évaluation a colonisé les plus nobles institutions de nos démocraties : économie, université, justice, santé, etc. personne n’échappe à l’endoctrinement ravageant de l’évaluation au point que la liberté, véritable peau de chagrin, rétrécit au lavage de cerveau en règle qu’elle lui administre de force. La crise financière donne pourtant l’idée du bénéfice à tirer de telles évaluations. Le consommateur étouffe le citoyen dont le rêve démocratique s’étiole. La crise des universités montre à quel point le savoir est gangréné par l’évaluation qui le réduit toujours plus à des martingales de chiffres aussi ineptes qu’inutiles. La justice risque, elle aussi, de succomber depuis que les experts en évaluation de l’âme ont décidé de passer au-dessus des lois pour imposer la leur : incarcération et maintien en détention à leur idée et non pour crime ou délit. <br />
• <br />
La vraie prise du pouvoir a eu lieu en 1978, à l’OMS. C’est à ce moment-là que les adeptes des TCC ont inauguré le règne d’une bureaucratie folle qui a ensuite gangréné les autres administrations d’Europe. En remplaçant l’idée de maladie mentale par celle de santé mentale, les adeptes des TCC ont ouvert l’ère de la psychiatrisation forcée de nos sociétés. Car, depuis lors, ce sont les préjugés des psychiatres qui décident ce que doit être le bonheur conforme à La santé mentale et qui dictent ainsi la politique de santé publique. Chaque citoyen se voit donc appliquer, comme pour les moteurs, la loi du zéro défaut. C’est à peine possible dans le monde inanimé des objets, alors pour les humains, le défaut qu’est la vie doit cesser. Une fois admise l’identité du carnet de santé d’un moteur et d’un humain, la santé mentale est calculée grâce au symptôme biopsychosocial et autres risques psychosociaux. Ils ont été fabriqués pour faire entrer chacun dans des catégories à normaliser au nom de ladite santé mentale. Plus l’évaluation fait croire que le bonheur, c’est plein d’avoir dans les armoires et plus elle impose son diktat aux êtres. Alors, il n’y a plus d’autre choix que de se conformer ou de disparaître. Le rapport du Centre d’Analyse Stratégique sur la santé mentale montre à quel point l’évaluation est devenue un État dans l’État. Elle veut gouverner sans l’avouer aux politiques qu’elle prétend servir et sans risquer le verdict des urnes. <br />
• <br />
Dans cette folle lutte contre les défauts humains, l’acte et ses effets incalculables sont rejetés. Les suicides de masse démontrent qu’il ne manquera jamais d’Antigone pour le rappeler et refuser la soumission au Créon bureaucrate qui a pris le pouvoir en silence. Seul un acte politique pourra faire cesser le massacre. Ne peut-on, d’ici-là, se souvenir que, même pour les Écritures, boiter n’est pas un péché ?Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7527204126008567420.post-3276058811830492482008-07-24T14:00:00.002+02:002008-12-10T22:37:35.031+01:00LNA n°9 • 44 pages • 9 euros • septembre 2008 •<div style="text-align: right;"><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://720plan.ovh.net/~causefre/peel/achat/index.php?catid=137"><img style="margin: 0pt 0pt 10px 10px; float: right; cursor: pointer;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhys4mC6JhBZRLXGZJ__bLMpL67PD645vnKj3fdjfH-6vE_K1d-FKgSAL5_8yjKjxbBShXEBAqXrgSpmNmFxj45cpDtSG2XBxVVxBBwrrx4KV4f4ZuY2j2fA_TKkxspaB4THK_1ZBChzEzT/s320/LNA9+une.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5226534799273068754" border="0" /></a><img src="file:///C:/Users/UTILIS%7E1/AppData/Local/Temp/moz-screenshot.jpg" alt="" /> <span style="color: rgb(102, 102, 102);">|LNA n°9|</span><br /></div><a href="http://lnaglobal.blogspot.com/2008/07/au-lecteur-par-jacques-alain-miller.html"><span style="font-weight: bold; color: rgb(51, 51, 51);">Au lecteur, par Jacques-Alain Miller</span></a><br />Ce numéro de LNA n’aurait pas été conçu, rédigé, monté au coeur de l’été, si je n’avais reçu, fin juin, le texte «fuité» d’un projet d’arrêté ministériel qui, à la faveur du décret d’application de la loi sur le titre de psychothérapeute, programmait en fait le début de la fin de la psychanalyse.<br /><a href="http://lnaglobal.blogspot.com/2008/07/au-lecteur-par-jacques-alain-miller.html">lire la suite...</a><br /><br /><a style="font-weight: bold;" href="http://lnaglobal.blogspot.com/2008/07/le-scientisme-psycho-psychiatrique-et.html">Le scientisme psycho-psychiatrique et ses victimes, par Agnès Aflalo</a><br />On doit aux progrès de la science et du capitalisme la catégorie moderne de victime. Après la production industrielle des victimes de la deuxième guerre mondiale, la mondialisation à son tour engendre les siennes.<br /><a href="http://lnaglobal.blogspot.com/2008/07/le-scientisme-psycho-psychiatrique-et.html">lire la suite...</a><br /><br /><a style="font-weight: bold;" href="http://lnaglobal.blogspot.com/2008/07/le-billet-de-franois-leguil-ces-tristes.html">Le Billet de François Leguil : ces tristes lubies…</a><br />“Il faut toujours craindre l’influence qu’exercent des subalternes qui se glissent dans les administrations : un grand homme d’État se doit bien garder de ces talents médiocres qui prennent les irritations de leur amour propre pour les besoins de la société, leurs prétentions pour des principes, et leur envie pour de la politique” écrivait Chateaubriand, dans le Moniteur, en avril 1818. Bien avant hier, comme on voit… Aujourd’hui, pensera l’innocent, c’est “du pareil au même” !<br /><a href="http://lnaglobal.blogspot.com/2008/07/le-billet-de-franois-leguil-ces-tristes.html">lire la suite...</a>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7527204126008567420.post-20633652269376043942008-07-23T22:53:00.003+02:002008-12-10T22:37:35.188+01:00Le sommaire de LNA n°9 à paraître<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiCZa-lTxS6Gg2VFylbLy4R5aF3IRKiMBKjXOW1QSH1dUZJZ0a_Hy-kKTVkbs877MmKKpARm3GHfF3XhOr6mwcqjc2WksA4K7jsTWMLGT6fOynLTT-xgxPrCVHAGlWJ3WSbfAqqGGtGUnsF/s1600-h/NYartsceneLNA9.jpg"><img style="margin: 0pt 0pt 10px 10px; float: right; cursor: pointer;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiCZa-lTxS6Gg2VFylbLy4R5aF3IRKiMBKjXOW1QSH1dUZJZ0a_Hy-kKTVkbs877MmKKpARm3GHfF3XhOr6mwcqjc2WksA4K7jsTWMLGT6fOynLTT-xgxPrCVHAGlWJ3WSbfAqqGGtGUnsF/s400/NYartsceneLNA9.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5226316724619063858" border="0" /></a><br /><img src="file:///C:/Users/UTILIS%7E1/AppData/Local/Temp/moz-screenshot-1.jpg" alt="" /><span style="color: rgb(204, 0, 0); font-weight: bold;">OUVERTURE</span><br />• Au lecteur JACQUES-ALAIN MILLER • 3<br />• Lettres à LNA PENNY GEORGIOU ET ALII • 4<br /><br /><span style="color: rgb(204, 0, 0); font-weight: bold;">ANGLES</span><br />• L’Éditorial AGNÈS AFLALO • 6<br />• Aux innocents, les mains vides JEAN-CLAUDE MILNER •<br />• Sartre ou l’amour courtois CATHERINE CLÉMENT • 7<br />• Le billet FRANÇOIS LEGUIL •<br />• La société de défiance ÉRIC LAURENT • 12<br />• La science qui pense mal DAVIDE TARIZZO • 13<br />• Sur François Meyronnis NATHALIE GEORGES LAMBRICHS •<br />• La Culture, ce qu’elle mérite FRANÇOIS REGNAULT • 16<br />• Menaçante prévoyance GÉRARD WAJCMAN • 17<br /><br /><span style="font-weight: bold; color: rgb(204, 0, 0);">NEW YORK ART</span><br />• L’art traite le déchet JOSEFINA AYERZA • 8 à 11<br /><br /><span style="font-weight: bold; color: rgb(204, 0, 0);">L’ESPRIT CRITIQUE</span><br />• Marie de la Trinité KRISTELL JEANNOT • 14<br />• Lettre inédite à Marie JACQUES LACAN •<br />• Mohamed et OEdipe ANAËLLE LEBOVITS • 15<br />• Tour de force du Philosophe PAULINE PROST •<br /><br /><span style="font-weight: bold; color: rgb(204, 0, 0);">QUI A PEUR DE SIGMUND FREUD ?</span><br />• 17 Dessins inédits, offerts à LNA • 18 à 21<br /><br /><span style="font-weight: bold; color: rgb(204, 0, 0);">L’ARRÊTÉ SCÉLÉRAT</span><br />• Le texte du projet • 22<br />• Mort aux psys ? JACQUES-ALAIN MILLER • 23<br />• Le risque GUY BRIOLE • 24<br />• En Italie, la loi Ossicini ANTONIO DI CIACCIA • 25<br />• De la loi à l’arrêté ALAIN ABELHAUSER • 26<br />• Une politique de l’oxymore ? ROLAND GORI • 28<br />• Vers une psychothérapie d’État JEAN-CLAUDE MALEVAL • 30<br />• La valse macabre des chiffres HERVÉ CASTANET • 33<br />• Gagner moins en changeant de métier ? PHILIPPE LA SAGNA •<br />• Néo-paternalisme : danger ! WILLEM BUITER • 34<br />• Révolution dans un IME JEAN-DANIEL MATET • 36<br />• Le meilleur des techno-mondes NATHALIE JAUDEL • 38<br />• Dans les filets d’Edvige EMMANUELLE PERREUX • 39<br />• La servitude à l’âge démocratique Y.-CH. ZARKA • 40<br />• L’intime, ennemi public n̊1 JEAN-CLAUDE MILNER • 41<br /><br /><span style="font-weight: bold; color: rgb(204, 0, 0);">BERNARD-HENRI LÉVY</span><br />• Vive l’axe Lacan-Canguilhem-Lautréamont • 42Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7527204126008567420.post-73322789700420604112008-07-23T13:36:00.000+02:002008-07-24T13:57:51.833+02:00Le Billet de François Leguil : ces tristes lubies…<div style="text-align: right;"><span style="color: rgb(102, 102, 102);">|LNA n°9|</span><br /></div>“Il faut toujours craindre l’influence qu’exercent des subalternes qui se glissent dans les administrations : un grand homme d’État se doit bien garder de ces talents médiocres qui prennent les irritations de leur amour propre pour les besoins de la société, leurs prétentions pour des principes, et leur envie pour de la politique” écrivait Chateaubriand, dans le Moniteur, en avril 1818. Bien avant hier, comme on voit… Aujourd’hui, pensera l’innocent, c’est “du pareil au même” !<br />Eh bien non. C’est pire. Il ne s’agit pas de seulement vitupérer le lampiste éternel, jocrisse assez insuffisant si l’on veut expliquer pourquoi le plus grand danger revient : celui que nous pensions atermoyé par le charme de ces délais “à la française”, qui savent plonger dans un oubli pudique les incongruités d’une législation très imparfaite.<br />Les limites de la décence sont passées avec le texte de cet arrêté qui, sous couvert de “formation” et de “titre”, met à nu le rôle de ses véritables inspirateurs. Hargneuse et longue, l’hostilité contre la psychanalyse est aussi connue que la psychanalyse elle-même, et le dessein de ses ennemis demeure constant : écraser la découverte du transfert par Freud ; nier qu’en faire l’expérience permet d’accompagner, avec les idéaux intouchés de la raison, ceux qui souffrent, au mental comme au moral ; négliger que la transformation de soi qui s’y trouve requise est aussi bien une ascèse ; ne rien vouloir retenir des lenteurs fertiles d’un apprentissage du tact et de la prudence ; brimer finalement les chances de cet apprentissage qui n’est rien de moins que celui des libertés vraies.<br />Il n’est pas réjouissant de lire un texte qui, s’il aboutissait, foulerait à court terme et sans vergogne ces libertés secrètes. Mais cela ne se ferait pas sans les rebellions opiniâtres, qui sont autant de notre coutume que n’en font partie, hélas, ces tristes lubies administratives.Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7527204126008567420.post-11547940907509758402008-07-23T13:24:00.000+02:002008-07-24T13:25:36.615+02:00Le scientisme psycho-psychiatrique et ses victimes, par Agnès Aflalo<div style="text-align: right;"><span style="color: rgb(102, 102, 102);">| LNA n°9 |</span><br /></div>On doit aux progrès de la science et du capitalisme la catégorie moderne de victime. Après la production industrielle des victimes de la deuxième guerre mondiale, la mondialisation à son tour engendre les siennes. Le signifiant monétaire fait l’argent roi, tout comme les lettres des mathématiques font la science souveraine. Leur pouvoir universel a fait pâlir l’autorité singulière du maître qui régnait jusque-là. Pas un seul magistère n’a pu résister. C’est vrai des chefs de la famille comme de l’État. Rien ici à déplorer, plutôt le devoir d’élucider.<br />La médecine, devenue scientifique, produit les mêmes effets : progrès fulgurants et victimes en nombre. Il y a peu, le médecin tenait son prestige incontesté de la pratique de son art clinique, alors que le rôle des machines à capter le savoir de l’organisme était secondaire. Le rapport de force s’est inversé. Mais la machine fait mieux mourir qu’aucun médecin parce qu’elle produit toujours plus de victimes contaminées, infectées, irradiées, etc. <br />Certains médecins, nostalgiques, déplorent leur perte d’autorité. Parmi eux, des psychiatres à la recherche des fondements scientifiques introuvables de la psychiatrie. Sa renommée, la jeune discipline la devait à ses cliniciens, qui écoutaient leurs patients. L’invention de la psychanalyse a changé la donne, parce que le symptôme psy répond à qui lui parle. Lorsqu’il répond au maître, il devient plus opaque ; en revanche, il cède à la lumière de la psychanalyse. L’expérience le démontre, se faire responsable du symptôme psy relève d’une décision éthique.<br />Rejetant la clinique, mais avides d’autorité, des psychologues, et quelques psychiatres, ont misé sur le scientisme des TCC pour se parer indûment du label « science». Craignant la liberté, et la responsabilité qu’elle implique, ils rêvent de découvrir des lois qui les asservissent comme des machines. Faute de les trouver, ils adressent des prières aux législateurs, comme si les lois de la République pouvaient commander celles de la science. Ce destin-là, ils le veulent pour tous : collègues psys insoumis à leur diktat, patients et citoyens. Réunis dans de savants cénacles et dans quelques universités, ces Diafoirus ont décidé que parler est un acte médical à légaliser sans délais.<br />Le scientisme n’est pas seulement une fausse science, il renforce les impasses de la civilisation contemporaine, car il rejette la singularité. Rejeté, le sens revient dans les extrémismes religieux et les dérives sectaires. Le retour de la jouissance opaque alimente les colloques sur la magie. Les manuels DSM de la psychiatrie font chaque jour plus de victimes. À force de purges et de saignées, la profession est sinistrée, les patients incompris, et le public inutilement en danger. La violence des agressions perpétrées par des patients déjà suivis par ces psychiatres éperdus de preuves crues scientifiques défraye partout la chronique. La singularité rejetée fait retour comme tristesse, chacun peut le percevoir. Elle va de plus en plus souvent jusqu’à la dépression, et le nombre de suicide augmente sans cesse. Rien n’y fait : les dites conférences de consensus déplorent les victimes, mais s’obstinent à chercher une loi inexistante. On refuse la cause singulière du vivant qu’est sa jouissance. Seuls les morts comptent. Alors, la croyance au microbe dans le cerveau du trépassé reprend du service, pendant que sévit la théorie génétique des dépressions et autres psychoses. Être homme ou femme repose sans doute sur des données génétiques, mais chacun doit pourtant les subjectiver. Et cette subjectivation est tout, sauf génétique.<br />La nouvelle profession de psychothérapeute inventée par le projet d’arrêté émane d’une volonté acharnée à réglementer la parole échangée entre deux personnes, afin d’imposer silence, par le moyen du pouvoir d’État, à ceux qui souffrent. Tant que le scientisme psycho-psychiatrique continuera ses méfaits, le nombre des victimes augmentera. Le moment est venu de reconnaître que le devoir à l’égard des victimes, c’est aussi la prévention. Elle passe par l’analyse du malaise dans la civilisation. Si les professions psy refusaient de livrer combat, elles connaîtraient la défaite et le déshonneur, et bien au-delà du strict exercice professionnel. Servir les victimes demande de s’apercevoir avec Baltasar Gracian qu’il faut renverser un monde de préjugés «où la vertu est persécutée, le vice applaudi, la vérité muette, et le mensonge trilingue». La question est éthique.Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7527204126008567420.post-74200294712456569502008-07-23T13:10:00.003+02:002008-07-24T13:30:07.449+02:00AU LECTEUR, par Jacques-Alain Miller<div style="text-align: right;"><span style="color: rgb(102, 102, 102);">| LNA n°9 |</span><br /></div>Ce numéro de LNA n’aurait pas été conçu, rédigé, monté au cœur de l’été, si je n’avais reçu, fin juin, le texte « fuité » d’un projet d’arrêté ministériel qui, à la faveur du décret d’application de la loi sur le titre de psychothérapeute, programmait en fait le début de la fin de la psychanalyse.<br />Vous croyez que je crie au loup quand le loup n’y est pas ? que je me bats contre des moulins à vent ? Sachez que les administrations exaltées qui, dans toute l’Europe, nous gèrent en tant que « populations » et inspirent nos gouvernants, ne cessent d’être taraudées par le désir décidé d’en finir avec la psychanalyse. Au Royaume-Uni, le gouvernement s’apprêterait à réguler les « thérapies par la parole » de telle façon que le Daily Telegraph du 12 juillet annonce d’ores et déjà que la psychanalyse sera mise hors la loi, « outlawed », à partir de 2011 (cet article est repris dans ce numéro, p.4). Le 10 Downing Street, sollicité d’intervenir, a fait connaître sa réponse : « Les directives réglementaires ont pour fonction de protéger le public des piètres praticiens ».<br />Restons zen : le pire n’est pas encore là. Mais nul ne peut plus ignorer le rêve totalitaire qui anime nombre de bureaucrates européens, et qui va jusqu’à réguler la conversation privée de deux adultes au domicile de l’un d’eux. Supprimer la psychanalyse d’un trait de plume, par la loi et le règlement, rendre son exercice illégal, délinquant, passible des tribunaux : cela aura donc été pensé, voulu, préparé, au printemps 2008, dans notre chère Angleterre.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Albion saisie par la débauche</span><br />Dans l’imaginaire français, Albion est perfide, c’est entendu, mais c’est aussi le pays, un peu bas de plafond, du common sense et de la decency, principe de l’éthique d’Orwell : on n’y croit pas aux idées - et à peine aux croyances - on les garde at home, dans la sphère privée ; l’esprit y est positif, pragmatique, on n’y jure que par les faits, en abandonnant l’idéologie aux continentaux, spécialement aux Frogs (les grenouilles, les Français), toujours prêtes à s’enthousiasmer pour les douteuses rêveries des Allemands ; etc. Le cliché est désormais désuet.<br />Saisie par la débauche, dopée par l’électronique, enivrée comme ses sœurs du continent par sa puissance nouvelle, la bureaucratie de Sa Majesté s’adonne à un constructivisme échevelé, installe la société de surveillance la plus étendue des démocraties occidentales, et entend changer l’homo britannicus dans ce qu’il a de plus profond, en remodelant sa vie quotidienne, émotionnelle, psychique.<br />Cela s’épanouit, et ce n’est pas un hasard, sous le règne du Labour, devenu l’expression politique de la classe des hauts fonctionnaires, comme le PS en France : la caméra partout, l’évaluation à tout faire, le bonheur programmé, la foi faite au calcul du meilleur, tout cela n’est rien d’autre que la forme contemporaine et dégénérée, sous régime capitaliste, du bon vieux totalitarisme de jadis. Les Anglais sont un peuple raisonnable sans doute, mais quand ils s’enivrent, ce sont les plus ivres de tous. Apathique, l’intelligentsia, qui n’a jamais eu dans l’Île le poids qu’elle a en France - ici, nul “sacre de l’écrivain” (Paul Bénichou) - assiste sans réagir à la liquidation des manières d’être traditionnelles, et laisse faire les apprentis sorciers de la London School of Economics. Un Peter Laslett se lèvera demain pour nous conter Ce monde que nous avons perdu.<br />Les Britanniques ont la docilité des insulaires à l’endroit du pouvoir autochtone : songez à l’extraordinaire mutation du Japon à l’ère Meiji, sur le mode top-bottom : à son avènement à l’âge de 15 ans, Mutsu-Hito déclare que “les usages des temps anciens sont abolis pour toujours”, et, nonobstant l’opposition des samouraïs, Amen, sa volonté fut faite. Pourtant, il n’en ira pas de même au Royaume-Uni : la folie intrinsèque des projets de nos nouveaux doctrinaires condamne à terme ces utopies autoritaires aux poubelles de l’histoire. On lira avec profit dans ce numéro l’article de Willem H. Buiter sur les dangers du “néo-paternalisme”. <br /><br /><span style="font-weight: bold;">D’Italie en France</span><br />Depuis Freud, et conformément à son vœu constant, les psychanalystes n’ont jamais cherché à faire reconnaître et réguler leurs compétences par des appareils d’État ; ils ont créé leurs propres institutions et habilitations, nationales et internationales (IPA en 1910 ; AMP en 1992). Tout au long du XXe siècle, la pratique de la psychanalyse, puis celle des psychothérapies qui s’en inspirent, s’est répandue sur une grande échelle, jusqu’à atteindre dans les sociétés développées les grandes masses de la population. Depuis la fin du dernier siècle, les pays européens sont tenus de définir la profession de psychothérapeute, afin de satisfaire aux exigences de libre établissement dans l’Union.<br />En Italie, la loi fut votée à l’initiative du sénateur Ossicini, lui-même psychologue et psychanalyste, membre de la SPI (Société psychanalytique italienne). On constate, 15 ans plus tard, que chacun des courants et sous-courants de la discipline a la possibilité de faire habiliter un ou des Instituts de formation à la psychothérapie, conformes à ses conceptions, tout en s’inscrivant dans un cadre d’ensemble fixé par l’État. Une commission indépendante délivre libéralement les habilitations ; il existe environ 300 Instituts, en saine compétition les uns avec les autres.<br />En France, la question resta dormante jusqu’à 2003, lorsque M. Bernard Accoyer, alors vice-président du groupe UMP, prit l’initiative d’une loi prétendant définir les psychothérapies. Cette loi fut votée par l’Assemblée nationale à l’unanimité. Libération y consacra sa une ; le journal fit également connaître mon opposition frontale au texte voté en première lecture, et mon intention de mener campagne dans l’opinion publique.<br />Cette campagne, qui vit la création du Nouvel Âne et celle des Forums des psys, et qui bénéficia du soutien de nombreux intellectuels et artistes, dont Bernard –Henri Lévy et Philippe Sollers, recueillit un vaste écho médiatique ; elle décida l’entourage de Jacques Chirac à intervenir ; M. Accoyer annonça le 3 décembre de la même année qu’il abandonnait sa prétention à définir les psychothérapies par la loi, et demanda lui-même au Sénat de modifier son amendement.<br />De fait, la loi finalement votée porta seulement sur le titre de psychothérapeute. De plus, elle stipulait qu’étaient inscrits de droit sur la liste des psychothérapeutes : les médecins, les psychologues, et les psychanalystes régulièrement inscrits dans l’annuaire de leurs associations.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">du décret à L’arrêté</span><br />Restait à rédiger le décret d’application. Chemin semé d’embûches, dès lors que le texte de la loi n’était pas limpide, et que des intérêts contradictoires se mobilisaient autour de la question. Philippe Douste-Blazy, nouveau ministre de la Santé, voulut me rencontrer ; il s’abstint de faire rédiger un décret. Son successeur, Xavier Bertrand, voulut également me rencontrer, et m’invita à travailler avec son directeur de cabinet, M. Castex, à la rédaction d’un décret acceptable par les professions concernées. Ce qui fut fait, mais le texte fut retoqué en Conseil d’État, dans les derniers jours du gouvernement Villepin.<br />Sous la pression de M. Accoyer, devenu Président de l’Assemblée nationale, le directeur de cabinet de Mme Bachelot remit le décret sur le métier. Le texte rédigé, bien qu’en retrait sur le projet Bertrand, constituait un compromis passable.<br />Or, alors que le Conseil d’État s’apprête à approuver le décret courant juillet, voilà que me parvient, dimanche 29 juin, le projet d’arrêté sur le « cahier de charges », qui doit suivre immédiatement le vote de ce décret. Stupéfaction. Vous en lirez le texte dans ce numéro, et les commentaires qu’il a aussitôt inspirés aux professeurs de psychiatrie et de psychopathologie les plus distingués.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">la polémique s’embrase</span><br />Alertée, la rédaction du Point m’offre aussitôt une tribune, « Mort aux psys ? », publiée le 3 juillet. Lundi 7, Le Figaro, sous la signature de Catherine Petitnicolas, se fait l’écho des réactions du milieu psy, toutes défavorables : « Les psys vent debout contre un projet de décret ». Le Monde écrit le lendemain que « les psys dénoncent l'instauration d'une "psychothérapie d'Etat" » et que « la polémique sur le décret réglementant le statut de psychothérapeute s'embrase à nouveau. » (Cécile Prieur). Le 10, M. Accoyer, qui signe « Président de l’Assemblée nationale », me répond dans Le Point : « Qui veut la mort des psys ? Certainement pas le législateur ! Ne prétendant ni encadrer la prise en charge psychologique, ni remettre en question, en quoi que ce soit, la psychanalyse, le législateur a souhaité par la loi du 9 août 2004 protéger les personnes, en comblant un vide juridique par lequel tout un chacun peut s’autoproclamer psychothérapeute, sans aucune garantie de formation ni de compétence. » On aura reconnu un argumentaire d’il y a quatre ans. Du projet d’arrêté il n’est pas soufflé mot.<br />Dans le même temps, le directeur de cabinet de Mme Bachelot, M. Leclerc, m’assure au téléphone que c’est un « chef de bureau » au ministère de l’Enseignement supérieur qui a tenu la plume, et que lui-même refusera la signature de la Santé. Il ajoute que, selon ses informations, le cabinet de Mme Pécresse n’est pas favorable à ce projet en l’état. À leur demande instante, j’accepte le 8 juillet de rencontrer le Directeur général de la santé, le Pr Didier Houssin, et Mme Elvire Aronica, membre du cabinet, à qui j’expose ma façon de penser, leur remettant une « Note » en 7 points. Le 9 juillet, la directrice adjointe de la DGS m’appelle pour m’informer des complexités du travail interministériel.<br />Le lendemain, j’apprends le nom de l’auteur du projet : c’est le Pr Lécuyer, le psychologue cognitiviste bien connu (auquel le précédent LNA avait consacré deux pages, 44 et 45), spécialiste des mouvements de l’œil chez le bébé ; avant de partir à la retraite en septembre prochain, il a voulu accomplir un dernier forfait, et tenter de tuer une bonne fois la psychologie clinique et la psychanalyse.<br />La préparation de LNA de l’été est lancée. Les textes sont appelés pour le dimanche 13 juillet.<br /><br /><span style="font-weight: bold;">Pas d’autre voie que le Président ?</span><br />M. Accoyer a voulu une loi, il l’a – même si ce n’est pas exactement celle qu’il avait initialement souhaité. Il veut le décret, c’est en bonne voie. Mais le projet d’arrêté ? Le projet Lécuyer ? Est-il pour, lui si soucieux de la sécurité de ses concitoyens ? Qu’il lise les textes réunis dans ce dossier, et il verra les risques que ce texte fait courir à la santé publique pour satisfaire la vindicte d’une camarilla. Tiendra-t-il pour néant les objections du Pr Briole, du Val-de-Grâce ? celles des Prs Abelhauser, Castanet, Gori, Maleval ? Ce serait bien décevant, oui, bien décevant pour l’idée que nous nous faisons de la représentation nationale. Oui, il faudra un arrêté, mais non pas celui-là : un texte authentiquement libéral, respectueux des libertés de la société civile, des réalités de la psychanalyse et de la psychothérapie, et surtout de l’intérêt des patients.<br />Je ne cacherai pas au lecteur de LNA que j’ai alerté le cabinet du Président de la République. Ayant accepté de participer au premier de ces « déjeuners d’intellectuels » avec le Président qui sont aujourd’hui controversés, j’ai conservé un contact sur place. Et surtout, il y a, à ne pas oublier, une analysante à l’Élysée. Nous vivons sous un Président au pouvoir fort étendu, c’est notre Constitution qui veut ça. Faudra-t-il que, décidemment, tout passe par Nicolas Sarkozy ? Et lui, saura-t-il égaler dans cette affaire ce prince « ennemi de la fraude (…) et que ne peut tromper tout l’art des imposteurs » dont la figure surgit au dernier acte du Tartuffe ? ou bien laissera-t-il faire les bureaux ?<br />Carla Bruni, dans le numéro de Elle du 12 juillet, cite « une phrase magnifique » de Jacques Lacan : « L’amour, c’est par hasard ». Ah ! qu’il faut être futé pour reconnaître dans un propos si simple une profonde vérité de structure. Oui, l’amour est impensable sans la contingence des rencontres. Et il se pourrait que, par hasard, la psychanalyse, qui a fait tant de mauvaises rencontres, en ait fait cette fois une bonne.<br />Ce 14 juillet 2008Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7527204126008567420.post-49199027341751962262008-07-11T11:18:00.008+02:002008-07-22T23:56:27.071+02:00Qui veut la mort des psys ? Accoyer répond<span style="font-weight: bold; font-family: trebuchet ms;font-family:times new roman;font-size:130%;" >Controverse - « N'importe qui peut se proclamer psychothérapeute »</span><span style="font-family: trebuchet ms;font-family:times new roman;font-size:130%;" ><o:p></o:p></span><span style="font-weight: normal; font-family: trebuchet ms;font-size:100%;" ><br />Dans Le Point n°1868, le psychanalyste Jacques-Alain Miller partait en guerre contre une loi visant à réglementer la profession de psychothérapeute. Bernard Accoyer, auteur de l'amendement qui a mis le feu aux poudres, lui répond.</span><span style="font-family: trebuchet ms;font-size:100%;" > <o:p></o:p></span><p style="font-family: trebuchet ms;font-family:times new roman;" class="auteur" ><span style="font-size:100%;"><strong>Bernard Accoyer, président de l'Assemblée Nationale</strong></span><span style="font-size:100%;"><o:p></o:p></span></p> <p style="font-family: trebuchet ms;font-family:trebuchet ms;" ><!-- fin barre_outils --><!-- fin bandeau_article --><!-- Début de la balise texte de l'article --><span style="font-size:100%;">Qui veut la mort des psys ? Certainement pas le législateur ! Ne prétendant ni encadrer la prise en charge psychologique, ni remettre en question, en quoi que ce soit, la psychanalyse, le législateur a souhaité par la loi du 9 août 2004 protéger les personnes, en comblant un vide juridique par lequel tout un chacun peut s'autoproclamer psychothérapeute, sans aucune garantie de formation ni de compétence.</span><span style="font-size:100%;"><o:p></o:p></span></p> <p style="font-family: trebuchet ms;font-family:trebuchet ms;" ><span style="font-size:100%;">Les victimes de ces psychothérapeutes autoproclamés se comptent en France par milliers. Par incompétence ou par appât du gain. La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, les familles de malades, les associations de victimes ne cessent de le répéter. C'est uniquement à cela que le législateur a entendu remédier.</span><span style="font-size:100%;"><o:p></o:p></span></p> <p style="font-family: trebuchet ms;font-family:trebuchet ms;" ><span style="font-size:100%;">Aux termes de la loi ne pourront publiquement faire usage du titre de psychothérapeute que les personnes inscrites sur un registre national, consultable par tous, attestant une formation en psychopathologie clinique. Toute personne en souffrance psychique, psychosociale ou psychopathologique aura donc, enfin, la garantie de s'adresser à un professionnel correctement formé. Le sens de la loi comme la volonté du législateur ne doivent pas être travestis par des amalgames historiques douteux, occultant la vérité et brouillant le débat. L'ennemi, ce n'est pas le psy ; l'ennemi, c'est l'incompétence, l'absence ou l'insuffisance de connaissances, parfois la malveillance. Le vrai problème est que, près de quatre ans après l'adoption de la loi, le décret d'application n'a toujours pas été publié. Et cela, parce que des psychothérapeutes autoproclamés, ne voulant rien changer, s'emploient à empêcher cette publication. S'il y a des « officines obscures », c'est là qu'elles se trouvent, et non chez le législateur, qui, au contraire, recherche la transparence.</span><span style="font-size:100%;"><o:p></o:p></span></p> <p style="font-family:trebuchet ms;"><span style="font-family: trebuchet ms;font-size:100%;" >Refuser le décret, c'est refuser cette transparence, ce droit à l'information et le droit à des soins dispensés par des professionnels formés. Je fais confiance à Roselyne Bachelot et à Valérie Pécresse pour que ce décret puisse, enfin, être publié. Un retard supplémentaire signifierait de nouvelles victimes, en droit de se retourner contre les pouvoirs publics. Il faut mettre fin aux abus. Personne, et surtout pas le législateur, ne songe à priver les Français de pouvoir se confier, en toute liberté, au psychiatre, au psychologue, au psychanalyste ou au psychothérapeute qu'ils auront choisi. Comme médecin, comme député, je me suis engagé depuis dix ans pour cette cause évidente qui ne peut plus attendre.</span><span style="font-size:100%;"><o:p></o:p></span></p>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7527204126008567420.post-85635205715798233852008-07-10T19:30:00.003+02:002008-12-10T22:37:35.465+01:00Polémique : mort aux psys ? par J-A Miller<span style="font-size:100%;"><a style="font-family: trebuchet ms;" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgF6yb-23UZ6lkPrv5IM2DfFVYludvNVIf7IZPDkPzCiQK0wgkcGK3zwZaucL5esbcEbfUWlQ6Kjxywz_sz2ud59MABV7fXlNFJqZLF5mSe8Aazew5SB2szsq0_EikkUpzO8UrbXrH8eNOk/s1600-h/jam150.jpg"><img style="margin: 0pt 10px 10px 0pt; float: left; cursor: pointer;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgF6yb-23UZ6lkPrv5IM2DfFVYludvNVIf7IZPDkPzCiQK0wgkcGK3zwZaucL5esbcEbfUWlQ6Kjxywz_sz2ud59MABV7fXlNFJqZLF5mSe8Aazew5SB2szsq0_EikkUpzO8UrbXrH8eNOk/s320/jam150.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5221465788807093330" border="0" /></a><br /></span>Publié le 03/07/2008 </span> <span class="date" style="font-size:100%;">dans le N°1868 du Point</span></p> <span><span style="font-size:100%;">C'est une bombe à retardement que les psychanalystes pensaient avoir désamorcée. Il y a cinq ans, la profession s'était élevée contre l'amendement, déposé par le député UMP Bernard Accoyer, qui voulait réglementer la psychothérapie. La loi sur le titre de psychothérapeute ne fut jamais appliquée, faute d'un décret. Mais le Conseil d'Etat devrait remettre en selle ce décret. L'arrêté qui doit suivre provoque la colère des psychanalystes. L'un des plus éminents prend la plume dans les colonnes du Point. </span></span> <p style="font-weight: bold;" class="auteur"><span style="font-size:100%;">Jacques-Alain Miller</span></p> <!-- fin titraille --> <!-- fin bandeau_article --> <!-- Début de la balise texte de l'article --> <div style="font-family:trebuchet ms;"><p><span style="font-size:100%;">Le « psy » est devenu pour les Français un personnage familier. Non pas que l'on sache toujours précisément ce qui distingue le psychanalyste et le psychothérapeute, le psychiatre qui donne des médicaments et le psychologue qui n'en donne pas. Dans l'opinion publique, le psy, c'est d'abord quelqu'un qui vous écoute.</span></p> <p><span style="font-size:100%;">C'est quelqu'un à qui se confier, à qui se fier, devant qui on peut se livrer en toute liberté. Quelqu'un qui aide la souffrance (ou l'énigme) qui vous habite à s'exprimer et à se mettre en mots. Quelqu'un qui vous reçoit en tant que vous êtes un être à part, une exception, valant par elle-même, pas n'importe qui, pas un numéro, pas un exemplaire de votre classe d'âge ou de votre classe sociale. Dans un monde où chacun sent bien qu'il est désormais jetable, la rencontre avec le psy reste une clairière, une enclave intime, on peut même dire une oasis spirituelle.</span></p> <p><span style="font-size:100%;">Devant l'ampleur de ce phénomène de société, les grandes institutions et les grandes entreprises ont voulu avoir leurs psys. Mais le public ne s'y trompe pas ; il sait bien quand le psy sert d'abord les intérêts d'un maître et quand il est d'abord au service de celui qui lui parle.</span></p> <p><span style="font-size:100%;">Eh bien, ce monde est menacé de finir. Sachez que, dans les profondeurs de l'Etat, des officines obscures travaillent d'arrache-pied à la mise au point d'un prototype encore secret, destiné à mettre progressivement au rancart les psys d'antan : et le psy qui, au nom de son autonomie professionnelle, résiste à sa hiérarchie ; et le psy génial, ne devant sa clientèle qu'au bouche-à-oreille ; et le psy libéral, qui ne doit de comptes qu'à son analysant. Les psys à la poubelle ! Place au techno-psy !</span></p> <p><span style="font-size:100%;">Le techno-psy n'aura pas pour fonction d'accueillir chacun dans la singularité de son désir : quelle perte de temps ! quel mauvais ratio coût-profit ! et puis, guérir avec des mots, c'est de la sorcellerie ! Non, le techno-psy n'écoute pas, il compte, il étalonne, il compare. Il observe des comportements, il évalue des troubles, il repère des déficits. Autonomie zéro : il obéit à des protocoles, fait ce qu'on lui dit, recueille des données, les livre à des équipes de recherche. Les appareils de l'Etat sont là dès les premiers pas de sa formation, et il leur restera soumis au fil du temps par des évaluations périodiques. La vérité est que le techno-psy n'est pas un psy : c'est un agent de contrôle social total, lui-même sous surveillance constante. Je sais : on croirait de la science-fiction. Même Staline n'a pas osé ça. Encore plus fort que la Stasi : elle posait des micros, là on vous branche directement un technicien sur le cerveau. C'est pourtant ce à quoi tend très précisément le texte de l'arrêté qu'un conclave de fonctionnaires de la Santé et de l'Enseignement supérieur se vante dans Paris de faire signer par leurs ministres, dans la moiteur du mois d'août.</span></p> <p><span style="font-size:100%;">Ce beau projet repose sur un tour de passe-passe. Il ne suffit pas de programmer la mort du peuple psy : pour que rien n'en subsiste, il faut encore le dépouiller de son nom. Techno-psy, je te baptise... psychothérapeute ! Dès que le Conseil d'Etat aura adopté le décret d'application de la loi sur le titre de psychothérapeute, les masques tomberont : par simple arrêté ministériel, ce sera l'an I de l'ère du techno-psy.</span></p> <p><span style="font-size:100%;"> On songe à Brecht : le gouvernement, mécontent du peuple, décide de le dissoudre et d'en élire un autre. Ou encore à Lewis Carroll : <i>« La question,</i> dit Alice, <i>est de savoir si vous avez le pouvoir de faire que les mots signifient autre chose que ce qu'ils veulent dire.</i> - <i>La question,</i> riposta Humpty Dumpty, <i>est de savoir qui sera le maître... Un point, c'est tout. »</i></span> </p> <p><span style="font-size:100%;">Le pire, pourtant, n'est pas sûr. Il m'étonnerait que Roselyne Bachelot, que Valérie Pécresse veuillent attacher leurs noms à cette infamie. Et puis, il y a aussi cette jeune femme qui a témoigné publiquement de ce qu'elle devait à la psychanalyse. Devenue la « reine de coeur » de ce pays, elle ne dira pas : « La psychanalyse ? Qu'on lui coupe la tête ! »</span></p></div>Unknownnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7527204126008567420.post-75478048078691856352008-07-09T22:47:00.000+02:002008-07-10T22:48:26.806+02:00Cahier des charges concernant l'arrêté pour le titre de psychothérapeuteDOCUMENT DE TRAVAIL<br /><br /><span style="font-size:130%;">Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche <br />Ministère de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative<br /></span><br />ARRETE DU <br />RELATIF AU CAHIER DES CHARGES DE LA FORMATION CONDUISANT<br />AU TITRE DE PSYCHOTHERAPEUTE<br /><br /><br /><br />La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche et la ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative,<br /><br />Vu la loi n° 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique, notamment son article 52 ;<br /><br />Vu le code de l’éducation<br /><br />Vu le décret n° 2008- du 2008 relatif à l’usage du titre de psychothérapeute ;<br /><br />Vu l’avis du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche en date du<br /><br />ARRETENT :<br />Article 1 :<br />Conformément à l’article 5 du décret n° 2008 susvisé la formation conduisant au titre de psychothérapeute comprend une formation en psychopatologie clinique de 400 heures minimum et un stage pratique d’une durée minimale de 5 mois.<br />Article 2 :<br />La formation théorique doit rendre compte des diverses méthodes employées, de leurs évolutions et de la démarche de recherche du domaine.<br />A cet effet elle permet d’acquérir ou de valider :<br /><br />- Une connaissance des fonctionnements et des processus psychiques :<br />Qui comprend la connaissance du développement normal de la naissance jusqu'à la fin de la vie, en passant par les grandes étapes du développement, à savoir le bébé, l’enfance, l'adolescence, l'âge adulte et la vieillesse. Les différentes étapes des développements affectif, comportemental et cognitif doivent être connues. La connaissance des déterminants psychosociaux des comportements individuels, notamment des phénomènes d’influence et de manipulation d’autrui. Une connaissance des grandes fonctions comportementales, motrices et cognitives est également nécessaire. De plus, il est attendu que la démarche adoptée soit une démarche intégrative, c'est à dire qu’elle aborde ces notions selon différentes approches, qui seront considérées comme autant d'éclairages distincts, sans se cantonner à un seul point de vue théorique.<br /><br />- Une capacité de discernement des grandes pathologies psychiatriques :<br />C’est-à-dire la connaissance des grandes entités psychopathologiques aux différents âges de la vie, avec la capacité de repérer les troubles psychopatologiques. La connaissance de la symptomatologie relevant de ces différents troubles. Aptitude reconnaître, d’une part, les troubles qui apparaissent aux différents âges de la vie, à savoir les troubles de l’humeur, les troubles anxieux et les troubles psychotiques ; et d’autre part les troubles spécifiques d’une période de la vie. Ainsi, pendant l’enfance et l’adolescence : connaissance des troubles envahissants du développement, des troubles des acquisitions, du retard mental ; connaissance des troubles des conduites, des conduites de dépendance ; à l’âge adulte et au cours du vieillissement : des troubles de la personnalité ; de l’évolution de ces différents troubles, mais également des états confusionnels et des états démentiels. Il est également attendu des connaissances approfondies des conduites addictives, des différents troubles psychopathologiques post-traumatiques ou consécutifs à une atteinte somatique (par exemple : cancers, maladies infectieuses, maladies neurologiques, diabètes, ...).<br /><br />- Une connaissance des différentes théories se rapportant à la psychopathologie :<br />Pour ce faire doivent être maîtrisées les différentes théories qui contribuent à la compréhension et à l’explication de la psychopathologie : d'une part, les hypothèses étiologiques relevant des principaux courants théoriques (psychanalytique, cognitivo-comportemental, systémique, socio-environnemental, biologique) et, d'autre part, les différentes modalités de prise en charge qui peuvent être envisagée pour chaque patient. Une connaissance des outils d’évaluations (échelles cliniques, tests projectifs) suffisante pour permettre la bonne compréhension d’un diagnostic est également attendue.<br /><br />- Une connaissance des principales approches utilisées en psychothérapie<br />Dans ce cadre, il est exigé, non seulement une connaissance théorique des différentes approches utilisées en psychothérapie, ainsi qu’une formation épistémologique permettant de situer les diverses approches psychothérapiques dans leurs fondements conceptuels, leur contexte historique et leurs présupposés philosophiques, ainsi qu’une expérience pratique dans au moins deux approches distinctes. On entend dans ces principales approches (psychothérapies d’inspiration psychanalytique, cognitivo-comportementales, systémiques, humanistes, les techniques de relaxation, qu’elles soient individuelles, groupales, ou institutionnelles). Une présentation de différentes structures et institutions d'accueil des personnes souffrant de troubles psychopathologiques ainsi que les conditions juridiques de leur fonctionnement. Une sensibilisation à l’éthique.<br />Article 3 :<br />Le terrain de stage professionnel, d'une durée minimale de 5 mois, s’effectue à temps plein ou équivalent. Il est accompli de façon continue ou par périodes fractionnées.<br />Le terrain stage est proposé soit par l'étudiant, soit par l'équipe enseignante de la formation il est choisi dans un établissement public ou privé…. Il est agréé, y compris dans ses modalités d'encadrement par le responsable de la formation. Le terrain de stage ne peut être le lieu de travail de la personne en formation.<br />Le stage est placé sous la responsabilité conjointe d'un psychothérapeute praticien qui n'appartient pas à l’équipe de formation, titulaire du titre de psychothérapeute, exerçant depuis au moins 3 ans, et d'un maître de stage qui est un des enseignants de l’équipe de formation.<br />Le stage donne lieu à un rapport sur l'expérience professionnelle acquise soutenu devant les responsables du stage mentionnés au 2ème alinéa et un responsable de la formation.<br /><br />Article 4 :<br />Pour être inscrit dans une formation donnant accès au titre de psychothérapeute le candidat doit justifier d’une formation de niveau licence, ou d’une des validations prévues aux articles L613-3, L613-4 et L613-5 du code de l’éducation.<br /><br />Article 5 :<br />La liste des formations répondant au contenu défini à l’article 2 visé ci-dessus, est arrêtée après avis de l’agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES), à la suite d’une évaluation périodique, par les ministres chargés de l’enseignement supérieur et de la santé.<br /><br />Article 6 :<br />Le ministre chargé de l’enseignement supérieur procède périodiquement à un appel à candidatures pour les formations prévues à l’article 2 du présent arrêté. Les dossiers de demandes soumis à l’évaluation comprennent notamment, le descriptif de la formation théorique et pratique délivrée, les conditions d’accès à cette formation et la composition de la commission d’examen des demandes d’inscription, le descriptif du corps enseignant (effectifs, qualité, qualification) les activités et l’adossement à la recherche de l’équipe responsable de la formation, les conditions de validation de la formation, ainsi que la composition du jury de la commission chargée de cette validation.<br /><br /><br />Article 7 :<br /><br />Les dispenses de formation auxquelles les professionnels visés à l’alinéa 3 de l’article 52 de la loi n° 2004-806 du 9 août 2004 peuvent prétendre sont fixées conformément au tableau joint en annexe au présent arrêté. Les professionnels peuvent outre ces dispenses obtenir sur la base de leur parcours personnel, des dispenses complémentaires auprès de la commission instituée au II de l’article 8 du décret n° du<br />La commission statue sur la base d’un dossier précisant l’établissement, le contenu et la durée de formation en psychopathologie clinique.<br /><br />Complément à l’article 7<br /><br />- Les médecins seraient dispensés des thèmes 1 et 2 et de la moitié<br />des stages,<br />- Les psychiatres seraient dispensés en plus du thème 3 et de tout stage.<br />- Tous les psychologues seraient dispensés des thèmes 1 et 3, mais pas du stage : ils auraient à prouver, devant des commissions pérennes, qu'ils ont fait les 400 h et leur stage dans un endroit adéquat, et ils pourraient ainsi obtenir une dispense totale.<br />- Les psychanalystes auraient 1 mois de stage, avec la possibilité de prouver qu'ils ont fait des formations et des stages.<br /><br />Pour l’article 7 autre option possible<br /><br />La commission mentionnée au II de l’article 8 du décret n° visé ci-dessus statue sur les dispenses de formation auxquelles peuvent prétendre les professionnels visés au troisième alinéa de l’article 52 de la loi du 9 août 2004 susvisée sur la base d’un dossier précisant l’établissement, le contenu et la durée de formation en psychopathologie clinique<br /><br />Article 8 :<br />Le Directeur général de l’enseignement supérieur et la directrice de l’hospitalisation et de l’organisation des soins sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté qui sera publié au Journal officiel de la République française.<br /><br />Fait à Paris, leUnknownnoreply@blogger.com