jeudi 24 juillet 2008

LNA n°9 • 44 pages • 9 euros • septembre 2008 •

|LNA n°9|
Au lecteur, par Jacques-Alain Miller
Ce numéro de LNA n’aurait pas été conçu, rédigé, monté au coeur de l’été, si je n’avais reçu, fin juin, le texte «fuité» d’un projet d’arrêté ministériel qui, à la faveur du décret d’application de la loi sur le titre de psychothérapeute, programmait en fait le début de la fin de la psychanalyse.
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Le scientisme psycho-psychiatrique et ses victimes, par Agnès Aflalo
On doit aux progrès de la science et du capitalisme la catégorie moderne de victime. Après la production industrielle des victimes de la deuxième guerre mondiale, la mondialisation à son tour engendre les siennes.
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Le Billet de François Leguil : ces tristes lubies…
“Il faut toujours craindre l’influence qu’exercent des subalternes qui se glissent dans les administrations : un grand homme d’État se doit bien garder de ces talents médiocres qui prennent les irritations de leur amour propre pour les besoins de la société, leurs prétentions pour des principes, et leur envie pour de la politique” écrivait Chateaubriand, dans le Moniteur, en avril 1818. Bien avant hier, comme on voit… Aujourd’hui, pensera l’innocent, c’est “du pareil au même” !
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mercredi 23 juillet 2008

Le sommaire de LNA n°9 à paraître


OUVERTURE
• Au lecteur JACQUES-ALAIN MILLER • 3
• Lettres à LNA PENNY GEORGIOU ET ALII • 4

ANGLES
• L’Éditorial AGNÈS AFLALO • 6
• Aux innocents, les mains vides JEAN-CLAUDE MILNER •
• Sartre ou l’amour courtois CATHERINE CLÉMENT • 7
• Le billet FRANÇOIS LEGUIL •
• La société de défiance ÉRIC LAURENT • 12
• La science qui pense mal DAVIDE TARIZZO • 13
• Sur François Meyronnis NATHALIE GEORGES LAMBRICHS •
• La Culture, ce qu’elle mérite FRANÇOIS REGNAULT • 16
• Menaçante prévoyance GÉRARD WAJCMAN • 17

NEW YORK ART
• L’art traite le déchet JOSEFINA AYERZA • 8 à 11

L’ESPRIT CRITIQUE
• Marie de la Trinité KRISTELL JEANNOT • 14
• Lettre inédite à Marie JACQUES LACAN •
• Mohamed et OEdipe ANAËLLE LEBOVITS • 15
• Tour de force du Philosophe PAULINE PROST •

QUI A PEUR DE SIGMUND FREUD ?
• 17 Dessins inédits, offerts à LNA • 18 à 21

L’ARRÊTÉ SCÉLÉRAT
• Le texte du projet • 22
• Mort aux psys ? JACQUES-ALAIN MILLER • 23
• Le risque GUY BRIOLE • 24
• En Italie, la loi Ossicini ANTONIO DI CIACCIA • 25
• De la loi à l’arrêté ALAIN ABELHAUSER • 26
• Une politique de l’oxymore ? ROLAND GORI • 28
• Vers une psychothérapie d’État JEAN-CLAUDE MALEVAL • 30
• La valse macabre des chiffres HERVÉ CASTANET • 33
• Gagner moins en changeant de métier ? PHILIPPE LA SAGNA •
• Néo-paternalisme : danger ! WILLEM BUITER • 34
• Révolution dans un IME JEAN-DANIEL MATET • 36
• Le meilleur des techno-mondes NATHALIE JAUDEL • 38
• Dans les filets d’Edvige EMMANUELLE PERREUX • 39
• La servitude à l’âge démocratique Y.-CH. ZARKA • 40
• L’intime, ennemi public n̊1 JEAN-CLAUDE MILNER • 41

BERNARD-HENRI LÉVY
• Vive l’axe Lacan-Canguilhem-Lautréamont • 42

Le Billet de François Leguil : ces tristes lubies…

|LNA n°9|
“Il faut toujours craindre l’influence qu’exercent des subalternes qui se glissent dans les administrations : un grand homme d’État se doit bien garder de ces talents médiocres qui prennent les irritations de leur amour propre pour les besoins de la société, leurs prétentions pour des principes, et leur envie pour de la politique” écrivait Chateaubriand, dans le Moniteur, en avril 1818. Bien avant hier, comme on voit… Aujourd’hui, pensera l’innocent, c’est “du pareil au même” !
Eh bien non. C’est pire. Il ne s’agit pas de seulement vitupérer le lampiste éternel, jocrisse assez insuffisant si l’on veut expliquer pourquoi le plus grand danger revient : celui que nous pensions atermoyé par le charme de ces délais “à la française”, qui savent plonger dans un oubli pudique les incongruités d’une législation très imparfaite.
Les limites de la décence sont passées avec le texte de cet arrêté qui, sous couvert de “formation” et de “titre”, met à nu le rôle de ses véritables inspirateurs. Hargneuse et longue, l’hostilité contre la psychanalyse est aussi connue que la psychanalyse elle-même, et le dessein de ses ennemis demeure constant : écraser la découverte du transfert par Freud ; nier qu’en faire l’expérience permet d’accompagner, avec les idéaux intouchés de la raison, ceux qui souffrent, au mental comme au moral ; négliger que la transformation de soi qui s’y trouve requise est aussi bien une ascèse ; ne rien vouloir retenir des lenteurs fertiles d’un apprentissage du tact et de la prudence ; brimer finalement les chances de cet apprentissage qui n’est rien de moins que celui des libertés vraies.
Il n’est pas réjouissant de lire un texte qui, s’il aboutissait, foulerait à court terme et sans vergogne ces libertés secrètes. Mais cela ne se ferait pas sans les rebellions opiniâtres, qui sont autant de notre coutume que n’en font partie, hélas, ces tristes lubies administratives.

Le scientisme psycho-psychiatrique et ses victimes, par Agnès Aflalo

| LNA n°9 |
On doit aux progrès de la science et du capitalisme la catégorie moderne de victime. Après la production industrielle des victimes de la deuxième guerre mondiale, la mondialisation à son tour engendre les siennes. Le signifiant monétaire fait l’argent roi, tout comme les lettres des mathématiques font la science souveraine. Leur pouvoir universel a fait pâlir l’autorité singulière du maître qui régnait jusque-là. Pas un seul magistère n’a pu résister. C’est vrai des chefs de la famille comme de l’État. Rien ici à déplorer, plutôt le devoir d’élucider.
La médecine, devenue scientifique, produit les mêmes effets : progrès fulgurants et victimes en nombre. Il y a peu, le médecin tenait son prestige incontesté de la pratique de son art clinique, alors que le rôle des machines à capter le savoir de l’organisme était secondaire. Le rapport de force s’est inversé. Mais la machine fait mieux mourir qu’aucun médecin parce qu’elle produit toujours plus de victimes contaminées, infectées, irradiées, etc.
Certains médecins, nostalgiques, déplorent leur perte d’autorité. Parmi eux, des psychiatres à la recherche des fondements scientifiques introuvables de la psychiatrie. Sa renommée, la jeune discipline la devait à ses cliniciens, qui écoutaient leurs patients. L’invention de la psychanalyse a changé la donne, parce que le symptôme psy répond à qui lui parle. Lorsqu’il répond au maître, il devient plus opaque ; en revanche, il cède à la lumière de la psychanalyse. L’expérience le démontre, se faire responsable du symptôme psy relève d’une décision éthique.
Rejetant la clinique, mais avides d’autorité, des psychologues, et quelques psychiatres, ont misé sur le scientisme des TCC pour se parer indûment du label « science». Craignant la liberté, et la responsabilité qu’elle implique, ils rêvent de découvrir des lois qui les asservissent comme des machines. Faute de les trouver, ils adressent des prières aux législateurs, comme si les lois de la République pouvaient commander celles de la science. Ce destin-là, ils le veulent pour tous : collègues psys insoumis à leur diktat, patients et citoyens. Réunis dans de savants cénacles et dans quelques universités, ces Diafoirus ont décidé que parler est un acte médical à légaliser sans délais.
Le scientisme n’est pas seulement une fausse science, il renforce les impasses de la civilisation contemporaine, car il rejette la singularité. Rejeté, le sens revient dans les extrémismes religieux et les dérives sectaires. Le retour de la jouissance opaque alimente les colloques sur la magie. Les manuels DSM de la psychiatrie font chaque jour plus de victimes. À force de purges et de saignées, la profession est sinistrée, les patients incompris, et le public inutilement en danger. La violence des agressions perpétrées par des patients déjà suivis par ces psychiatres éperdus de preuves crues scientifiques défraye partout la chronique. La singularité rejetée fait retour comme tristesse, chacun peut le percevoir. Elle va de plus en plus souvent jusqu’à la dépression, et le nombre de suicide augmente sans cesse. Rien n’y fait : les dites conférences de consensus déplorent les victimes, mais s’obstinent à chercher une loi inexistante. On refuse la cause singulière du vivant qu’est sa jouissance. Seuls les morts comptent. Alors, la croyance au microbe dans le cerveau du trépassé reprend du service, pendant que sévit la théorie génétique des dépressions et autres psychoses. Être homme ou femme repose sans doute sur des données génétiques, mais chacun doit pourtant les subjectiver. Et cette subjectivation est tout, sauf génétique.
La nouvelle profession de psychothérapeute inventée par le projet d’arrêté émane d’une volonté acharnée à réglementer la parole échangée entre deux personnes, afin d’imposer silence, par le moyen du pouvoir d’État, à ceux qui souffrent. Tant que le scientisme psycho-psychiatrique continuera ses méfaits, le nombre des victimes augmentera. Le moment est venu de reconnaître que le devoir à l’égard des victimes, c’est aussi la prévention. Elle passe par l’analyse du malaise dans la civilisation. Si les professions psy refusaient de livrer combat, elles connaîtraient la défaite et le déshonneur, et bien au-delà du strict exercice professionnel. Servir les victimes demande de s’apercevoir avec Baltasar Gracian qu’il faut renverser un monde de préjugés «où la vertu est persécutée, le vice applaudi, la vérité muette, et le mensonge trilingue». La question est éthique.

AU LECTEUR, par Jacques-Alain Miller

| LNA n°9 |
Ce numéro de LNA n’aurait pas été conçu, rédigé, monté au cœur de l’été, si je n’avais reçu, fin juin, le texte « fuité » d’un projet d’arrêté ministériel qui, à la faveur du décret d’application de la loi sur le titre de psychothérapeute, programmait en fait le début de la fin de la psychanalyse.
Vous croyez que je crie au loup quand le loup n’y est pas ? que je me bats contre des moulins à vent ? Sachez que les administrations exaltées qui, dans toute l’Europe, nous gèrent en tant que « populations » et inspirent nos gouvernants, ne cessent d’être taraudées par le désir décidé d’en finir avec la psychanalyse. Au Royaume-Uni, le gouvernement s’apprêterait à réguler les « thérapies par la parole » de telle façon que le Daily Telegraph du 12 juillet annonce d’ores et déjà que la psychanalyse sera mise hors la loi, « outlawed », à partir de 2011 (cet article est repris dans ce numéro, p.4). Le 10 Downing Street, sollicité d’intervenir, a fait connaître sa réponse : « Les directives réglementaires ont pour fonction de protéger le public des piètres praticiens ».
Restons zen : le pire n’est pas encore là. Mais nul ne peut plus ignorer le rêve totalitaire qui anime nombre de bureaucrates européens, et qui va jusqu’à réguler la conversation privée de deux adultes au domicile de l’un d’eux. Supprimer la psychanalyse d’un trait de plume, par la loi et le règlement, rendre son exercice illégal, délinquant, passible des tribunaux : cela aura donc été pensé, voulu, préparé, au printemps 2008, dans notre chère Angleterre.

Albion saisie par la débauche
Dans l’imaginaire français, Albion est perfide, c’est entendu, mais c’est aussi le pays, un peu bas de plafond, du common sense et de la decency, principe de l’éthique d’Orwell : on n’y croit pas aux idées - et à peine aux croyances - on les garde at home, dans la sphère privée ; l’esprit y est positif, pragmatique, on n’y jure que par les faits, en abandonnant l’idéologie aux continentaux, spécialement aux Frogs (les grenouilles, les Français), toujours prêtes à s’enthousiasmer pour les douteuses rêveries des Allemands ; etc. Le cliché est désormais désuet.
Saisie par la débauche, dopée par l’électronique, enivrée comme ses sœurs du continent par sa puissance nouvelle, la bureaucratie de Sa Majesté s’adonne à un constructivisme échevelé, installe la société de surveillance la plus étendue des démocraties occidentales, et entend changer l’homo britannicus dans ce qu’il a de plus profond, en remodelant sa vie quotidienne, émotionnelle, psychique.
Cela s’épanouit, et ce n’est pas un hasard, sous le règne du Labour, devenu l’expression politique de la classe des hauts fonctionnaires, comme le PS en France : la caméra partout, l’évaluation à tout faire, le bonheur programmé, la foi faite au calcul du meilleur, tout cela n’est rien d’autre que la forme contemporaine et dégénérée, sous régime capitaliste, du bon vieux totalitarisme de jadis. Les Anglais sont un peuple raisonnable sans doute, mais quand ils s’enivrent, ce sont les plus ivres de tous. Apathique, l’intelligentsia, qui n’a jamais eu dans l’Île le poids qu’elle a en France - ici, nul “sacre de l’écrivain” (Paul Bénichou) - assiste sans réagir à la liquidation des manières d’être traditionnelles, et laisse faire les apprentis sorciers de la London School of Economics. Un Peter Laslett se lèvera demain pour nous conter Ce monde que nous avons perdu.
Les Britanniques ont la docilité des insulaires à l’endroit du pouvoir autochtone : songez à l’extraordinaire mutation du Japon à l’ère Meiji, sur le mode top-bottom : à son avènement à l’âge de 15 ans, Mutsu-Hito déclare que “les usages des temps anciens sont abolis pour toujours”, et, nonobstant l’opposition des samouraïs, Amen, sa volonté fut faite. Pourtant, il n’en ira pas de même au Royaume-Uni : la folie intrinsèque des projets de nos nouveaux doctrinaires condamne à terme ces utopies autoritaires aux poubelles de l’histoire. On lira avec profit dans ce numéro l’article de Willem H. Buiter sur les dangers du “néo-paternalisme”.

D’Italie en France
Depuis Freud, et conformément à son vœu constant, les psychanalystes n’ont jamais cherché à faire reconnaître et réguler leurs compétences par des appareils d’État ; ils ont créé leurs propres institutions et habilitations, nationales et internationales (IPA en 1910 ; AMP en 1992). Tout au long du XXe siècle, la pratique de la psychanalyse, puis celle des psychothérapies qui s’en inspirent, s’est répandue sur une grande échelle, jusqu’à atteindre dans les sociétés développées les grandes masses de la population. Depuis la fin du dernier siècle, les pays européens sont tenus de définir la profession de psychothérapeute, afin de satisfaire aux exigences de libre établissement dans l’Union.
En Italie, la loi fut votée à l’initiative du sénateur Ossicini, lui-même psychologue et psychanalyste, membre de la SPI (Société psychanalytique italienne). On constate, 15 ans plus tard, que chacun des courants et sous-courants de la discipline a la possibilité de faire habiliter un ou des Instituts de formation à la psychothérapie, conformes à ses conceptions, tout en s’inscrivant dans un cadre d’ensemble fixé par l’État. Une commission indépendante délivre libéralement les habilitations ; il existe environ 300 Instituts, en saine compétition les uns avec les autres.
En France, la question resta dormante jusqu’à 2003, lorsque M. Bernard Accoyer, alors vice-président du groupe UMP, prit l’initiative d’une loi prétendant définir les psychothérapies. Cette loi fut votée par l’Assemblée nationale à l’unanimité. Libération y consacra sa une ; le journal fit également connaître mon opposition frontale au texte voté en première lecture, et mon intention de mener campagne dans l’opinion publique.
Cette campagne, qui vit la création du Nouvel Âne et celle des Forums des psys, et qui bénéficia du soutien de nombreux intellectuels et artistes, dont Bernard –Henri Lévy et Philippe Sollers, recueillit un vaste écho médiatique ; elle décida l’entourage de Jacques Chirac à intervenir ; M. Accoyer annonça le 3 décembre de la même année qu’il abandonnait sa prétention à définir les psychothérapies par la loi, et demanda lui-même au Sénat de modifier son amendement.
De fait, la loi finalement votée porta seulement sur le titre de psychothérapeute. De plus, elle stipulait qu’étaient inscrits de droit sur la liste des psychothérapeutes : les médecins, les psychologues, et les psychanalystes régulièrement inscrits dans l’annuaire de leurs associations.

du décret à L’arrêté
Restait à rédiger le décret d’application. Chemin semé d’embûches, dès lors que le texte de la loi n’était pas limpide, et que des intérêts contradictoires se mobilisaient autour de la question. Philippe Douste-Blazy, nouveau ministre de la Santé, voulut me rencontrer ; il s’abstint de faire rédiger un décret. Son successeur, Xavier Bertrand, voulut également me rencontrer, et m’invita à travailler avec son directeur de cabinet, M. Castex, à la rédaction d’un décret acceptable par les professions concernées. Ce qui fut fait, mais le texte fut retoqué en Conseil d’État, dans les derniers jours du gouvernement Villepin.
Sous la pression de M. Accoyer, devenu Président de l’Assemblée nationale, le directeur de cabinet de Mme Bachelot remit le décret sur le métier. Le texte rédigé, bien qu’en retrait sur le projet Bertrand, constituait un compromis passable.
Or, alors que le Conseil d’État s’apprête à approuver le décret courant juillet, voilà que me parvient, dimanche 29 juin, le projet d’arrêté sur le « cahier de charges », qui doit suivre immédiatement le vote de ce décret. Stupéfaction. Vous en lirez le texte dans ce numéro, et les commentaires qu’il a aussitôt inspirés aux professeurs de psychiatrie et de psychopathologie les plus distingués.

la polémique s’embrase
Alertée, la rédaction du Point m’offre aussitôt une tribune, « Mort aux psys ? », publiée le 3 juillet. Lundi 7, Le Figaro, sous la signature de Catherine Petitnicolas, se fait l’écho des réactions du milieu psy, toutes défavorables : « Les psys vent debout contre un projet de décret ». Le Monde écrit le lendemain que « les psys dénoncent l'instauration d'une "psychothérapie d'Etat" » et que « la polémique sur le décret réglementant le statut de psychothérapeute s'embrase à nouveau. » (Cécile Prieur). Le 10, M. Accoyer, qui signe « Président de l’Assemblée nationale », me répond dans Le Point : « Qui veut la mort des psys ? Certainement pas le législateur ! Ne prétendant ni encadrer la prise en charge psychologique, ni remettre en question, en quoi que ce soit, la psychanalyse, le législateur a souhaité par la loi du 9 août 2004 protéger les personnes, en comblant un vide juridique par lequel tout un chacun peut s’autoproclamer psychothérapeute, sans aucune garantie de formation ni de compétence. » On aura reconnu un argumentaire d’il y a quatre ans. Du projet d’arrêté il n’est pas soufflé mot.
Dans le même temps, le directeur de cabinet de Mme Bachelot, M. Leclerc, m’assure au téléphone que c’est un « chef de bureau » au ministère de l’Enseignement supérieur qui a tenu la plume, et que lui-même refusera la signature de la Santé. Il ajoute que, selon ses informations, le cabinet de Mme Pécresse n’est pas favorable à ce projet en l’état. À leur demande instante, j’accepte le 8 juillet de rencontrer le Directeur général de la santé, le Pr Didier Houssin, et Mme Elvire Aronica, membre du cabinet, à qui j’expose ma façon de penser, leur remettant une « Note » en 7 points. Le 9 juillet, la directrice adjointe de la DGS m’appelle pour m’informer des complexités du travail interministériel.
Le lendemain, j’apprends le nom de l’auteur du projet : c’est le Pr Lécuyer, le psychologue cognitiviste bien connu (auquel le précédent LNA avait consacré deux pages, 44 et 45), spécialiste des mouvements de l’œil chez le bébé ; avant de partir à la retraite en septembre prochain, il a voulu accomplir un dernier forfait, et tenter de tuer une bonne fois la psychologie clinique et la psychanalyse.
La préparation de LNA de l’été est lancée. Les textes sont appelés pour le dimanche 13 juillet.

Pas d’autre voie que le Président ?
M. Accoyer a voulu une loi, il l’a – même si ce n’est pas exactement celle qu’il avait initialement souhaité. Il veut le décret, c’est en bonne voie. Mais le projet d’arrêté ? Le projet Lécuyer ? Est-il pour, lui si soucieux de la sécurité de ses concitoyens ? Qu’il lise les textes réunis dans ce dossier, et il verra les risques que ce texte fait courir à la santé publique pour satisfaire la vindicte d’une camarilla. Tiendra-t-il pour néant les objections du Pr Briole, du Val-de-Grâce ? celles des Prs Abelhauser, Castanet, Gori, Maleval ? Ce serait bien décevant, oui, bien décevant pour l’idée que nous nous faisons de la représentation nationale. Oui, il faudra un arrêté, mais non pas celui-là : un texte authentiquement libéral, respectueux des libertés de la société civile, des réalités de la psychanalyse et de la psychothérapie, et surtout de l’intérêt des patients.
Je ne cacherai pas au lecteur de LNA que j’ai alerté le cabinet du Président de la République. Ayant accepté de participer au premier de ces « déjeuners d’intellectuels » avec le Président qui sont aujourd’hui controversés, j’ai conservé un contact sur place. Et surtout, il y a, à ne pas oublier, une analysante à l’Élysée. Nous vivons sous un Président au pouvoir fort étendu, c’est notre Constitution qui veut ça. Faudra-t-il que, décidemment, tout passe par Nicolas Sarkozy ? Et lui, saura-t-il égaler dans cette affaire ce prince « ennemi de la fraude (…) et que ne peut tromper tout l’art des imposteurs » dont la figure surgit au dernier acte du Tartuffe ? ou bien laissera-t-il faire les bureaux ?
Carla Bruni, dans le numéro de Elle du 12 juillet, cite « une phrase magnifique » de Jacques Lacan : « L’amour, c’est par hasard ». Ah ! qu’il faut être futé pour reconnaître dans un propos si simple une profonde vérité de structure. Oui, l’amour est impensable sans la contingence des rencontres. Et il se pourrait que, par hasard, la psychanalyse, qui a fait tant de mauvaises rencontres, en ait fait cette fois une bonne.
Ce 14 juillet 2008

vendredi 11 juillet 2008

Qui veut la mort des psys ? Accoyer répond

Controverse - « N'importe qui peut se proclamer psychothérapeute »
Dans Le Point n°1868, le psychanalyste Jacques-Alain Miller partait en guerre contre une loi visant à réglementer la profession de psychothérapeute. Bernard Accoyer, auteur de l'amendement qui a mis le feu aux poudres, lui répond.

Bernard Accoyer, président de l'Assemblée Nationale

Qui veut la mort des psys ? Certainement pas le législateur ! Ne prétendant ni encadrer la prise en charge psychologique, ni remettre en question, en quoi que ce soit, la psychanalyse, le législateur a souhaité par la loi du 9 août 2004 protéger les personnes, en comblant un vide juridique par lequel tout un chacun peut s'autoproclamer psychothérapeute, sans aucune garantie de formation ni de compétence.

Les victimes de ces psychothérapeutes autoproclamés se comptent en France par milliers. Par incompétence ou par appât du gain. La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, les familles de malades, les associations de victimes ne cessent de le répéter. C'est uniquement à cela que le législateur a entendu remédier.

Aux termes de la loi ne pourront publiquement faire usage du titre de psychothérapeute que les personnes inscrites sur un registre national, consultable par tous, attestant une formation en psychopathologie clinique. Toute personne en souffrance psychique, psychosociale ou psychopathologique aura donc, enfin, la garantie de s'adresser à un professionnel correctement formé. Le sens de la loi comme la volonté du législateur ne doivent pas être travestis par des amalgames historiques douteux, occultant la vérité et brouillant le débat. L'ennemi, ce n'est pas le psy ; l'ennemi, c'est l'incompétence, l'absence ou l'insuffisance de connaissances, parfois la malveillance. Le vrai problème est que, près de quatre ans après l'adoption de la loi, le décret d'application n'a toujours pas été publié. Et cela, parce que des psychothérapeutes autoproclamés, ne voulant rien changer, s'emploient à empêcher cette publication. S'il y a des « officines obscures », c'est là qu'elles se trouvent, et non chez le législateur, qui, au contraire, recherche la transparence.

Refuser le décret, c'est refuser cette transparence, ce droit à l'information et le droit à des soins dispensés par des professionnels formés. Je fais confiance à Roselyne Bachelot et à Valérie Pécresse pour que ce décret puisse, enfin, être publié. Un retard supplémentaire signifierait de nouvelles victimes, en droit de se retourner contre les pouvoirs publics. Il faut mettre fin aux abus. Personne, et surtout pas le législateur, ne songe à priver les Français de pouvoir se confier, en toute liberté, au psychiatre, au psychologue, au psychanalyste ou au psychothérapeute qu'ils auront choisi. Comme médecin, comme député, je me suis engagé depuis dix ans pour cette cause évidente qui ne peut plus attendre.

jeudi 10 juillet 2008

Polémique : mort aux psys ? par J-A Miller


Publié le 03/07/2008 dans le N°1868 du Point

C'est une bombe à retardement que les psychanalystes pensaient avoir désamorcée. Il y a cinq ans, la profession s'était élevée contre l'amendement, déposé par le député UMP Bernard Accoyer, qui voulait réglementer la psychothérapie. La loi sur le titre de psychothérapeute ne fut jamais appliquée, faute d'un décret. Mais le Conseil d'Etat devrait remettre en selle ce décret. L'arrêté qui doit suivre provoque la colère des psychanalystes. L'un des plus éminents prend la plume dans les colonnes du Point.

Jacques-Alain Miller

Le « psy » est devenu pour les Français un personnage familier. Non pas que l'on sache toujours précisément ce qui distingue le psychanalyste et le psychothérapeute, le psychiatre qui donne des médicaments et le psychologue qui n'en donne pas. Dans l'opinion publique, le psy, c'est d'abord quelqu'un qui vous écoute.

C'est quelqu'un à qui se confier, à qui se fier, devant qui on peut se livrer en toute liberté. Quelqu'un qui aide la souffrance (ou l'énigme) qui vous habite à s'exprimer et à se mettre en mots. Quelqu'un qui vous reçoit en tant que vous êtes un être à part, une exception, valant par elle-même, pas n'importe qui, pas un numéro, pas un exemplaire de votre classe d'âge ou de votre classe sociale. Dans un monde où chacun sent bien qu'il est désormais jetable, la rencontre avec le psy reste une clairière, une enclave intime, on peut même dire une oasis spirituelle.

Devant l'ampleur de ce phénomène de société, les grandes institutions et les grandes entreprises ont voulu avoir leurs psys. Mais le public ne s'y trompe pas ; il sait bien quand le psy sert d'abord les intérêts d'un maître et quand il est d'abord au service de celui qui lui parle.

Eh bien, ce monde est menacé de finir. Sachez que, dans les profondeurs de l'Etat, des officines obscures travaillent d'arrache-pied à la mise au point d'un prototype encore secret, destiné à mettre progressivement au rancart les psys d'antan : et le psy qui, au nom de son autonomie professionnelle, résiste à sa hiérarchie ; et le psy génial, ne devant sa clientèle qu'au bouche-à-oreille ; et le psy libéral, qui ne doit de comptes qu'à son analysant. Les psys à la poubelle ! Place au techno-psy !

Le techno-psy n'aura pas pour fonction d'accueillir chacun dans la singularité de son désir : quelle perte de temps ! quel mauvais ratio coût-profit ! et puis, guérir avec des mots, c'est de la sorcellerie ! Non, le techno-psy n'écoute pas, il compte, il étalonne, il compare. Il observe des comportements, il évalue des troubles, il repère des déficits. Autonomie zéro : il obéit à des protocoles, fait ce qu'on lui dit, recueille des données, les livre à des équipes de recherche. Les appareils de l'Etat sont là dès les premiers pas de sa formation, et il leur restera soumis au fil du temps par des évaluations périodiques. La vérité est que le techno-psy n'est pas un psy : c'est un agent de contrôle social total, lui-même sous surveillance constante. Je sais : on croirait de la science-fiction. Même Staline n'a pas osé ça. Encore plus fort que la Stasi : elle posait des micros, là on vous branche directement un technicien sur le cerveau. C'est pourtant ce à quoi tend très précisément le texte de l'arrêté qu'un conclave de fonctionnaires de la Santé et de l'Enseignement supérieur se vante dans Paris de faire signer par leurs ministres, dans la moiteur du mois d'août.

Ce beau projet repose sur un tour de passe-passe. Il ne suffit pas de programmer la mort du peuple psy : pour que rien n'en subsiste, il faut encore le dépouiller de son nom. Techno-psy, je te baptise... psychothérapeute ! Dès que le Conseil d'Etat aura adopté le décret d'application de la loi sur le titre de psychothérapeute, les masques tomberont : par simple arrêté ministériel, ce sera l'an I de l'ère du techno-psy.

On songe à Brecht : le gouvernement, mécontent du peuple, décide de le dissoudre et d'en élire un autre. Ou encore à Lewis Carroll : « La question, dit Alice, est de savoir si vous avez le pouvoir de faire que les mots signifient autre chose que ce qu'ils veulent dire. - La question, riposta Humpty Dumpty, est de savoir qui sera le maître... Un point, c'est tout. »

Le pire, pourtant, n'est pas sûr. Il m'étonnerait que Roselyne Bachelot, que Valérie Pécresse veuillent attacher leurs noms à cette infamie. Et puis, il y a aussi cette jeune femme qui a témoigné publiquement de ce qu'elle devait à la psychanalyse. Devenue la « reine de coeur » de ce pays, elle ne dira pas : « La psychanalyse ? Qu'on lui coupe la tête ! »

mercredi 9 juillet 2008

Cahier des charges concernant l'arrêté pour le titre de psychothérapeute

DOCUMENT DE TRAVAIL

Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche
Ministère de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative

ARRETE DU
RELATIF AU CAHIER DES CHARGES DE LA FORMATION CONDUISANT
AU TITRE DE PSYCHOTHERAPEUTE



La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche et la ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative,

Vu la loi n° 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique, notamment son article 52 ;

Vu le code de l’éducation

Vu le décret n° 2008- du 2008 relatif à l’usage du titre de psychothérapeute ;

Vu l’avis du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche en date du

ARRETENT :
Article 1 :
Conformément à l’article 5 du décret n° 2008 susvisé la formation conduisant au titre de psychothérapeute comprend une formation en psychopatologie clinique de 400 heures minimum et un stage pratique d’une durée minimale de 5 mois.
Article 2 :
La formation théorique doit rendre compte des diverses méthodes employées, de leurs évolutions et de la démarche de recherche du domaine.
A cet effet elle permet d’acquérir ou de valider :

- Une connaissance des fonctionnements et des processus psychiques :
Qui comprend la connaissance du développement normal de la naissance jusqu'à la fin de la vie, en passant par les grandes étapes du développement, à savoir le bébé, l’enfance, l'adolescence, l'âge adulte et la vieillesse. Les différentes étapes des développements affectif, comportemental et cognitif doivent être connues. La connaissance des déterminants psychosociaux des comportements individuels, notamment des phénomènes d’influence et de manipulation d’autrui. Une connaissance des grandes fonctions comportementales, motrices et cognitives est également nécessaire. De plus, il est attendu que la démarche adoptée soit une démarche intégrative, c'est à dire qu’elle aborde ces notions selon différentes approches, qui seront considérées comme autant d'éclairages distincts, sans se cantonner à un seul point de vue théorique.

- Une capacité de discernement des grandes pathologies psychiatriques :
C’est-à-dire la connaissance des grandes entités psychopathologiques aux différents âges de la vie, avec la capacité de repérer les troubles psychopatologiques. La connaissance de la symptomatologie relevant de ces différents troubles. Aptitude reconnaître, d’une part, les troubles qui apparaissent aux différents âges de la vie, à savoir les troubles de l’humeur, les troubles anxieux et les troubles psychotiques ; et d’autre part les troubles spécifiques d’une période de la vie. Ainsi, pendant l’enfance et l’adolescence : connaissance des troubles envahissants du développement, des troubles des acquisitions, du retard mental ; connaissance des troubles des conduites, des conduites de dépendance ; à l’âge adulte et au cours du vieillissement : des troubles de la personnalité ; de l’évolution de ces différents troubles, mais également des états confusionnels et des états démentiels. Il est également attendu des connaissances approfondies des conduites addictives, des différents troubles psychopathologiques post-traumatiques ou consécutifs à une atteinte somatique (par exemple : cancers, maladies infectieuses, maladies neurologiques, diabètes, ...).

- Une connaissance des différentes théories se rapportant à la psychopathologie :
Pour ce faire doivent être maîtrisées les différentes théories qui contribuent à la compréhension et à l’explication de la psychopathologie : d'une part, les hypothèses étiologiques relevant des principaux courants théoriques (psychanalytique, cognitivo-comportemental, systémique, socio-environnemental, biologique) et, d'autre part, les différentes modalités de prise en charge qui peuvent être envisagée pour chaque patient. Une connaissance des outils d’évaluations (échelles cliniques, tests projectifs) suffisante pour permettre la bonne compréhension d’un diagnostic est également attendue.

- Une connaissance des principales approches utilisées en psychothérapie
Dans ce cadre, il est exigé, non seulement une connaissance théorique des différentes approches utilisées en psychothérapie, ainsi qu’une formation épistémologique permettant de situer les diverses approches psychothérapiques dans leurs fondements conceptuels, leur contexte historique et leurs présupposés philosophiques, ainsi qu’une expérience pratique dans au moins deux approches distinctes. On entend dans ces principales approches (psychothérapies d’inspiration psychanalytique, cognitivo-comportementales, systémiques, humanistes, les techniques de relaxation, qu’elles soient individuelles, groupales, ou institutionnelles). Une présentation de différentes structures et institutions d'accueil des personnes souffrant de troubles psychopathologiques ainsi que les conditions juridiques de leur fonctionnement. Une sensibilisation à l’éthique.
Article 3 :
Le terrain de stage professionnel, d'une durée minimale de 5 mois, s’effectue à temps plein ou équivalent. Il est accompli de façon continue ou par périodes fractionnées.
Le terrain stage est proposé soit par l'étudiant, soit par l'équipe enseignante de la formation il est choisi dans un établissement public ou privé…. Il est agréé, y compris dans ses modalités d'encadrement par le responsable de la formation. Le terrain de stage ne peut être le lieu de travail de la personne en formation.
Le stage est placé sous la responsabilité conjointe d'un psychothérapeute praticien qui n'appartient pas à l’équipe de formation, titulaire du titre de psychothérapeute, exerçant depuis au moins 3 ans, et d'un maître de stage qui est un des enseignants de l’équipe de formation.
Le stage donne lieu à un rapport sur l'expérience professionnelle acquise soutenu devant les responsables du stage mentionnés au 2ème alinéa et un responsable de la formation.

Article 4 :
Pour être inscrit dans une formation donnant accès au titre de psychothérapeute le candidat doit justifier d’une formation de niveau licence, ou d’une des validations prévues aux articles L613-3, L613-4 et L613-5 du code de l’éducation.

Article 5 :
La liste des formations répondant au contenu défini à l’article 2 visé ci-dessus, est arrêtée après avis de l’agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES), à la suite d’une évaluation périodique, par les ministres chargés de l’enseignement supérieur et de la santé.

Article 6 :
Le ministre chargé de l’enseignement supérieur procède périodiquement à un appel à candidatures pour les formations prévues à l’article 2 du présent arrêté. Les dossiers de demandes soumis à l’évaluation comprennent notamment, le descriptif de la formation théorique et pratique délivrée, les conditions d’accès à cette formation et la composition de la commission d’examen des demandes d’inscription, le descriptif du corps enseignant (effectifs, qualité, qualification) les activités et l’adossement à la recherche de l’équipe responsable de la formation, les conditions de validation de la formation, ainsi que la composition du jury de la commission chargée de cette validation.


Article 7 :

Les dispenses de formation auxquelles les professionnels visés à l’alinéa 3 de l’article 52 de la loi n° 2004-806 du 9 août 2004 peuvent prétendre sont fixées conformément au tableau joint en annexe au présent arrêté. Les professionnels peuvent outre ces dispenses obtenir sur la base de leur parcours personnel, des dispenses complémentaires auprès de la commission instituée au II de l’article 8 du décret n° du
La commission statue sur la base d’un dossier précisant l’établissement, le contenu et la durée de formation en psychopathologie clinique.

Complément à l’article 7

- Les médecins seraient dispensés des thèmes 1 et 2 et de la moitié
des stages,
- Les psychiatres seraient dispensés en plus du thème 3 et de tout stage.
- Tous les psychologues seraient dispensés des thèmes 1 et 3, mais pas du stage : ils auraient à prouver, devant des commissions pérennes, qu'ils ont fait les 400 h et leur stage dans un endroit adéquat, et ils pourraient ainsi obtenir une dispense totale.
- Les psychanalystes auraient 1 mois de stage, avec la possibilité de prouver qu'ils ont fait des formations et des stages.

Pour l’article 7 autre option possible

La commission mentionnée au II de l’article 8 du décret n° visé ci-dessus statue sur les dispenses de formation auxquelles peuvent prétendre les professionnels visés au troisième alinéa de l’article 52 de la loi du 9 août 2004 susvisée sur la base d’un dossier précisant l’établissement, le contenu et la durée de formation en psychopathologie clinique

Article 8 :
Le Directeur général de l’enseignement supérieur et la directrice de l’hospitalisation et de l’organisation des soins sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Fait à Paris, le